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Procès du "viol du 36" en France: accusés d'avoir violé une touriste canadienne, les policiers viennent d'être condamnés

Les deux policiers, Antoine Quirin et Nicolas Redouane, accusés du viol d'une touriste canadienne au 36 Quai des orfèvres en avril 2014 ont été condamnés jeudi à sept années d'emprisonnement par la cour d'assises de Paris. "Ils ont été reconnus coupables du viol en réunion d'Emily Spanton", a déclaré le président de la cour d'assises, Stéphane Duchemin. La cour a été "convaincue" par "les déclarations constantes de la victime" et par "les éléments scientifiques et techniques", dont les expertises ADN et les analyses de la téléphonie, a ajouté le président.


Rappel des faits:

Une chose est établie: quand Emily Spanton est arrivée à 00H40 au "36", qui était alors le siège de la police judiciaire, elle marchait en titubant, elle était joyeuse. A 02H00, elle était par contre "en état de choc", sans collant, et elle affirmait avoir été violée. 

Cette femme, aujourd'hui âgée de 39 ans, dit avoir subi plusieurs fellations et pénétrations vaginales forcées, dans deux bureaux de la BRI. Il y aurait eu trois hommes, mais le troisième n'a jamais été identifié.

Les policiers présentent une version radicalement différente. Emily Spanton aurait fait une fellation consentie à Nicolas R., mais celui-ci aurait eu "une panne". Puis l'accusatrice, déçue, serait allée dans le bureau d'en face, en short, seins nus, où se trouvaient Antoine Q. et un autre collègue.

Elle aurait dansé, demandé à être prise en photo sous le ventilateur auquel était suspendu un string noir. Selon Antoine Q., elle aurait changé d'attitude après le départ de Nicolas R. et parce qu'elle croyait que celui-ci était parti avec sa veste.

Parmi les éléments à charge, un SMS envoyé par Nicolas R. à un collègue, à 01H05: "Ca est une touseuse (partouzeuse, ndlr). Dépêche!". Il y a aussi les expertises génétiques: l'ADN d'Antoine Q. a été retrouvé au fond du vagin d'Emily Spanton. Et l'ADN de cette dernière se trouvait sur des caleçons des policiers, portant du sperme.

Mais pour les juges d'instruction, ces éléments n'avaient pas suffi: après deux ans et demi d'enquête, ils avaient décidé d'un non lieu. Ce n'est qu'après un appel du parquet et de la partie civile que l'affaire avait été renvoyée aux assises.

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