Plusieurs enregistrements téléphoniques gênants pour l'amant de Suzanne Viguier, Olivier Durandet, ont été diffusés lundi pour la première fois lors du procès de Jacques Viguier, jugé en appel par la cour d'assises du Tarn à Albi.
D'après les écoutes téléphoniques l'amant conseille des proches avant qu'ils soient interrogés par la police.
A un baby-sitter des trois enfants Viguier, il dit de ne pas évoquer devant les enquêteurs le fait que Jacques Viguier faisait du jogging. M. Viguier affirme en effet que le dimanche 27 février au matin (jour de la disparition de Suzanne Viguier, ndlr) il est allé courir, alors que l'accusation pense que c'est à ce moment-là qu'il a fait la disparaître le corps de sa femme.
Une autre baby-sitter occasionnelle et son ami ont affirmé à la barre que le matelas que l'accusé a fait disparaître plusieurs jours après la disparition de Susi était "très confortable", contrairement à une déposition de M. Viguier qui disait qu'il était en mauvais état.
Ce dernier avait ajouté la semaine dernière avoir jeté le matelas car il était "le symbole de la désunion du couple". L'accusation s'est étonnée de la disparition de ce matelas, pensant qu'il portait peut-être des marques de sang de Mme Viguier.
Eric Dupond-Moretti, avocat de M. Viguier, estime que le couple de témoins, aujourd'hui marié s'est montré coupable de "subornation de témoin" à la demande de M. Durandet. Celui-ci leur suggérait au téléphone en 2000 de ne pas mentionner le passage dans la maison Viguier d'un "mec pas très, très net". "Il ne faudrait pas qu'on croit qu'il a fait quelque chose à Susi", ajoutait-il .
Plusieurs témoins ont reconnu avoir vu M. Durandet lundi à Albi, alors qu'il ne doit être entendu que le 15 mars et qu'un témoin n'a pas le droit d'entrer en contact avec d'autres témoins avant son audition.
L'avocat du professeur de droit toulousain, Eric Dupond-Moretti, s'en est ému auprès du président de la cour d'assises.
Vendredi, un ami de Suzanne Viguier avait livré un témoignage troublant pour l'amant de Susi, Olivier Durandet. Il a affirmé que M. Durandet lui avait confié s'être rendu dans la maison Viguier le 27 février et non le lundi comme l'a affirmé l'amant dans ses dépositions.
Accusé du meurtre de sa femme, dont le cadavre n'a jamais été retrouvé, Jacques Viguier a été acquitté en avril 2009, par la cour d'assises de Haute-Garonne.
En fin d'audience, une troisième baby-sitter qui fut longuement au service de la famille, a dépeint M. Viguier comme "très froid et très sévère avec les enfants". "J'avais parfois l'impression d'avoir affaire à un fou (...) Je l'ai vu mettre des gifles à faire tomber un des enfants de la chaise: avec les enfants, il perdait son sang froid", a-t-elle déclaré.
Elle se souvient que lors de son mariage, en 1996, "Jacques avait dragué une de ses copines". L'accusé a reconnu des liaisons extra-conjugales tout au long de son mariage.
