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Sciences Po planche sur des mesures pour lutter contre les violences sexuelles

Déclenchement systématique d’une enquête interne après un signalement de violence sexiste ou sexuelle, déploiement sur les campus de personnes référentes: cinq mois après l'affaire Duhamel, Sciences Po publie mardi les propositions d'un rapport destinées à "renforcer une culture du respect".

D'un côté, un groupe de travail présidé par Catherine de Salins, membre du Conseil d’Etat, a examiné depuis février la question de la déontologie au sein de l’établissement. Parallèlement, un autre groupe de travail dirigé par la sociologue Danièle Hervieu-Léger, a étudié durant deux mois la question des violences sexuelles et sexistes, au centre du mouvement #sciencesporcs lancé en février par des étudiants se disant victimes ou témoins de comportements et violences sexistes, y compris des viols, dans plusieurs IEP de France.

Les deux femmes avaient été choisies en février après que l’Inspection générale de l’Education, du Sport et de la Recherche (IGESR) a fait un tour des dix IEP français pour enquêter sur les dysfonctionnements dénoncés par des étudiants et médias.

A la suite de l'affaire Duhamel, "ces deux questions de la déontologie et des violences sexistes et sexuelles ont été posées de manière très brutale à l'institution mais on montre aujourd'hui que nous avons su en tirer les leçons et proposer des idées concrètes pour avancer", s'est félicité auprès de l'AFP Bénédicte Durand, administratrice provisoire de Sciences Po Paris.

Déclenchement systématique d’une enquête interne suite à un signalement, déploiement sur les campus de personnes référentes, publicité des sanctions prononcées en préservant l’anonymat des personnes impliquées ou encore mise en place d’un protocole de sécurité à suivre pour l’organisation de soirées étudiantes par des associations, font partie des 61 recommandations de ce rapport.

Soulignant que "l'enjeu est crucial pour l’avenir même de l’établissement", il recommande l’installation d’un pôle réunissant, auprès de la direction générale, à la fois les différentes missions (lutte contre les violences sexistes et sexuelles, mission Egalité Hommes-Femmes etc.), mais également des outils d’intervention tels que des instances déontologiques, une cellule disciplinaire, une cellule de veille sur les réseaux sociaux.

"Je me suis personnellement engagée à avancer sur la question de la prise en charge des victimes sur les sept campus (de Sciences Po), ainsi que sur la refonte de la procédure disciplinaire et je proposerai en juin, pour la rentrée prochaine, un plan d'action concret", a assuré Bénédicte Durand.

Bénédicte Durand a été nommée provisoirement en février après la démission de l'ex-directeur Frédéric Mion, suite à l'affaire Duhamel, jusqu’à la désignation d'un nouveau directeur, prévue à l'automne prochain.

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