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Accusation d'antisémitisme: le ministre israélien refuse de s'excuser auprès de la Pologne

(Belga) Le chef de la diplomatie israélienne Israel Katz a refusé jeudi de s'excuser auprès de Varsovie à la suite des accusations antisémitisme qu'il a lancées contre les Polonais concernant la Shoah.

Des responsables polonais avaient déclaré mardi qu'ils attendaient des excuses du gouvernement israélien après les déclarations faites dimanche par M. Katz. Celui-ci avait estimé que les Polonais avaient "tété l'antisémitisme avec le lait de leur mère". "Je ne regrette rien de ce que j'ai dit. Mes deux parents ont connu la Shoah, en tant que fils de survivants de la Shoah je dois dire la vérité", a déclaré M. Katz à la "13", une chaîne de télévision privée. "Beaucoup de Polonais ont collaboré avec les nazis dans la Shoah. Avant la deuxième guerre mondiale et durant la guerre il y avait de l'antisémitisme en Pologne, ce qui ne veut rien dire sur la possibilité d'une collaboration avec la Pologne d'aujourd'hui", a ajouté le ministre israélien. Les autorités israéliennes doivent "demander pardon" pour les déclarations de M. Katz et les "rejeter", avait affirmé mardi le vice-ministre polonais des Affaires étrangères Szymon Szynkowski vel Sek. La Pologne avait reçu dans cette affaire l'appui des Etats-Unis, généralement très proches de l'Etat hébreu. "Entre proches alliés tels que la Pologne et Israël il n'y a pas de place pour des commentaires insultants comme les déclarations d'hier du ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz", a twitté l'ambassadrice américaine à Varsovie Georgette Mosbacher. Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait pris lundi la décision de n'envoyer personne au sommet du groupe de Visegrad (V4, Hongrie, Pologne, République Tchèque et Slovaquie) qui devait se dérouler à Jérusalem, en réaction aux propos de M. Katz. Ce nouveau pic de tension dans les relations entre la Pologne et Israël intervient après une importante crise survenue l'année dernière en raison d'une loi polonaise controversée, perçue en Israël et aux Etats-Unis comme une tentative implicite d'empêcher les survivants de l'Holocauste, en les menaçant de peines de prison, d'évoquer les crimes de Polonais à leur égard. De tels crimes sont reconnus par la Pologne, mais Varsovie insiste sur l'absence de toute forme de collaboration organisée avec les nazis. La Pologne a fini par amender cette loi, destinée, dans son optique, à défendre son image et celle des Polonais pendant la Deuxième guerre mondiale, et les deux pays avaient annoncé une relance de leurs relations. Envahie et occupée par l'Allemagne nazie, la Pologne a vu périr six millions de ses habitants pendant ce conflit, dont trois millions de Juifs. (Belga)

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