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Aide aux migrants: Cédric Herrou rejoint Emmaüs avec une première communauté paysanne

L'agriculteur militant de la vallée franco-italienne de la Roya Cédric Herrou a rejoint le mouvement Emmaüs dont il présidera la première communauté paysanne, accueillant une dizaine de SDF, réfugiés et demandeurs d'asile, logés, nourris et accompagnés grâce à l'agriculture.

"Ils auront un pécule à la fin du mois et leurs cotisations payées", a précisé mercredi à l'AFP Cédric Herrou qui met à disposition son exploitation de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes) et a sollicité le mouvement de l'Abbé Pierre car dit-il, "ce sont des gens présents sur le terrain et qui développent aussi un volet politique" à leur action.

"C'est plus qu'un partenariat", a indiqué à l'AFP le délégué général d'Emmaüs France, Jean-François Maruszyczak. Comme elle le fait pour d'autres associations quatre à cinq fois par an, le conseil d'administration d'Emmaüs France a accepté l'entrée en probation de la communauté Emmaüs Roya.

"Emmaüs, c'est l'accueil inconditionnel de tous ceux qui sont dans le besoin, et les migrants en font partie", a rappelé le dirigeant. "Je ne sais pas si j'oserai le parallèle entre Cédric Herrou et l'abbé Pierre, mais des citoyens qui se lèvent et qui décident d'agir devant l'insupportable souffrance de personnes devant leur porte, il y en a quelques-uns en France, et on en a besoin", dit-il.

Emmaüs est surtout connu pour son activité de bric-à-brac et de collecte d'objets usagés. Parmi ses 119 communautés en France, certaines à Pau, Pamiers, Strasbourg ou Angers, ont développé du maraîchage vivrier ou en activité d'appoint. Aucune n'est entièrement dédiée à l'agriculture.

Emmaüs Roya accueillera au départ un jeune SDF français de 25 ans, et sept ressortissants africains, d'Erythrée, du Sénégal et de Sierra Leone, et tirera ses recettes des oliviers, d'un demi-hectare de maraîchage amené à s'agrandir, d'un poulailler pour la vente d'oeufs frais et d'un bâtiment pour vendre du poulet et faire de la transformation des produits.

Condamné à une amende par le tribunal correctionnel de Nice en mars 2017 pour avoir apporté de l'aide à des migrants, Cédric Herrou a vu sa peine alourdie en appel à Aix-en-Provence en août 2017. Ses avocats ont saisi avec succès la Cour de cassation, obtenant une décision historique du Conseil constitutionnel validant le principe de fraternité il y a un an.

Il doit être rejugé par la cour d'appel de Lyon à une date qui n'a pas encore fixée.

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