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Attentat de la rue des Rosiers: le Crif réclame une enquête parlementaire

Le Crif a réclamé lundi une commission d'enquête parlementaire après les déclarations d'un ex-chef des renseignements français qui aurait noué un marché avec le groupe palestinien auteur de l'attentat de la rue des Rosiers en 1982 à Paris.

Six personnes avaient été tuées et 22 blessées lors de cet attentat perpétré dans le quartier juif historique de la capitale, le 9 août 1982.

Patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST) entre novembre 1982 et 1985, Yves Bonnet avait été interrogé le 30 janvier par le juge d'instruction chargé de l'enquête, avait-on appris vendredi de sources proches du dossier.

Selon Le Parisien, il aurait alors réaffirmé avoir noué un "marché non écrit" avec le groupe terroriste palestinien Abou Nidal, leur garantissant l'absence de poursuites en France en échange de leur engagement à ne plus y commettre d'attentats.

Pour Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), "si ces faits s’avèrent exacts, ils seraient d’une extrême gravité et constitueraient un scandale d’Etat sans précédent", selon un communiqué à l'AFP.

M. Kalifat réclame "la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire et la levée du secret défense".

Yves Bonnet, 83 ans, avait déjà révélé dans un documentaire diffusé en novembre sur France 2 avoir envoyé ses hommes négocier avec des émissaires d'Abou Nidal, chef du groupe Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR), une faction dissidente de l'OLP à laquelle l'attentat a été attribué.

Dans son communiqué, le Crif demande également au président de la République de "tout mettre en œuvre sur le plan diplomatique et judiciaire" pour que les terroristes "responsables de ce massacre puissent être entendus par les juges français en charge du dossier".

La justice française a délivré des mandats d'arrêt internationaux contre quatre suspects, dont deux sont réfugiés en Jordanie, mais n'a pu jusque-là obtenir leur extradition.

Des proches des victimes entendent demander la levée du secret défense, ont-elles indiqué vendredi lors d'une commémoration organisée pour la deuxième année consécutive sur les lieux de l'attentat par l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT).

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