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Attaque jihadiste à Nice: "la rage" de l'assaillant et "la balayette" du soldat

"Il avait la rage": l'un des trois soldats attaqués au couteau par un délinquant radicalisé à Nice en 2015 a raconté mardi aux assises de Paris la volonté de "tuer" de l'accusé, Moussa Coulibaly, et le croche-pied qui a permis de le "maîtriser".

Ce vendredi 3 février 2015, un peu moins d'un mois après les attentats jihadistes de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l'Hyper Cacher, les trois militaires sont en opération "Sentinelle" dans une artère commerciale très fréquentée de Nice.

Chargés de la surveillance d'un lieu sensible, un centre communautaire juif, ils attendent la relève quand peu après 14H00 un homme fait tomber un sac plastique et se jette sur un des militaires, un long couteau de cuisine à la main.

Ce sergent est blessé à l'avant-bras en parant un coup ainsi qu'à la lèvre. Un deuxième soldat venu à son secours est frappé à la pommette. Un troisième se précipite sur l'assaillant et le fait tomber.

"Je lui ai fait une balayette, il a chuté. Au sol, il se débattait en me donnant des coups, il essayait de prendre mon Famas (un fusil d'assaut, NDLR). Il avait la rage", décrit d'un débit rapide Hervé, le seul des trois militaires à assister au procès devant la cour d'assises spéciale.

"J'ai cru qu'il était fou. Il avait les larmes aux yeux, les yeux tout rouges, mais il ne disait rien", se remémore le brigadier de 24 ans, partie civile comme ses deux collègues.

"Il y avait du sang sur moi, mais je ne savais pas d'où il venait. Quand j'étais sur (l'accusé), je pensais qu'il n'y avait plus que lui et moi", ajoute le militaire pour qui Moussa Coulibaly "voulait tuer". "S'il se débattait comme ça, c'est qu'il avait un sentiment de regret, de ne pas avoir fini son affaire", estime le brigadier.

La scène, très rapide, avait été entièrement filmée par les images de surveillance de la ville.

Parce qu'il faisait "des cauchemars", Hervé ne fait "plus de missions extérieures" depuis 2017.

Dans leurs auditions peu après les faits et lues par la cour, les deux autres militaires ont déclaré être "aux aguets" depuis l'attaque et avoir la certitude d'être "passés à côté de la mort".

A l'ouverture de son procès lundi, Moussa Coulibaly, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, a livré de premiers aveux, reconnaissant avoir eu l'intention de tuer les militaires quelques jours après avoir été refoulé de Turquie, porte d'entrée vers la Syrie.

Jusqu'à son passage à l'acte, il était surtout connu pour des faits de droit commun. Verdict attendu jeudi.

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