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Brésil: un conseiller municipal accusé de l'assassinat de Marielle Franco

Un conseiller municipal de Rio de Janeiro et un membre d'une milice paramilitaire ont été accusés par un informateur de la police d'avoir commandité l'assassinat de la militante noire Marielle Franco, a révélé mercredi le journal O Globo.

D'après le quotidien, un témoin anonyme a expliqué aux enquêteurs que le conseiller municipal de centre droit Marcello Siciliano et l'ex-policier Orlando Oliveira de Araujo, membre d'une milice et actuellement incarcéré, voulaient tuer l'élue de 38 ans parce qu'elle nuisait à leurs intérêts.

Militante des droits de l'Homme et LGBT, fervente critique de la violence policière, Marielle Franco, également conseillère municipale, a été criblée de balles le 14 mars.

Sa mort a provoqué une vive émotion dans tout le Brésil et au-delà, mais aucun suspect n'a encore été arrêté, même si les enquêteurs penchent vers la piste de milices, organisations paramilitaires qui gangrènent les quartiers pauvres de Rio.

Ces milices ont fait leur apparition à Rio il y a une vingtaine d'années, avec des groupes armés censés soustraire la population du joug des trafiquants de drogue.

Mais les milices ont fini par faire régner elles aussi la terreur dans ces quartiers, avec des systèmes sophistiqués d'extorsion de fonds, contrôlant telle une mafia les services publics comme la distribution du gaz, de l'internet, les transports locaux ou la télévision par câble, à des tarifs prohibitifs.

Le témoin cité par O Globo, qui a accepté de se confier aux enquêteurs en échange de la protection des autorités, évoque notamment une conversation compromettante entre Marcello Siciliano et Orlando Oliveira de Araujo, qu'il aurait surprise en juin 2017, dans un restaurant.

"Il faudrait voir la situation de Marielle. Cette femme me dérange. (...) Il faut régler ça", aurait affirmé le conseiller municipal.

Selon ce témoin, les nombreux projets sociaux menés par Marielle Franco dans certains quartiers pauvres de l'ouest de Rio menaçaient l'influence des milices, auxquelles Marcello Siciliano aurait été associé.

Des accusations niées en bloc par l'intéressé. "C'est un mensonge grossier. (...) Marielle était mon amie et nous avions même des projets de loi en commun", a affirmé le conseiller municipal mercredi au cours d'une conférence de presse.

"Je suis en train d'être massacré sur les réseaux sociaux à cause de choses dites par une personne dont la crédibilité n'est pas établie. Je n'avais aucun conflit politique" avec Marielle Franco, a-t-il assuré.

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