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Comment l'Europe est aussi responsable de l'effondrement de la biodiversité ailleurs dans le monde

A l'heure actuelle, une partie des importations de soja, de bœuf, de blé, d'huile de palme ou de bois participe à la destruction d'écosystèmes "à un rythme alarmant" et dès lors à l'effondrement de la biodiversité mais aussi au changement climatique, selon un nouveau rapport du WWF qui souligne la responsabilité de l'Union européenne.

Outre les importations de matières premières liées à la déforestation, l'UE importe également d'importants volumes de produits issus d'écosystèmes naturels non forestiers, en Indonésie, au Brésil ou encore aux Etats-Unis. Les écosystèmes tels que les savanes, les prairies ou les mangroves "jouent un rôle essentiel dans le stockage du carbone et ils constituent les derniers bastions pour de nombreuses espèces animales menacées d'extinction", note l'organisation environnementale.

Par exemple, la destruction de la savane tropicale du Cerrado (Brésil), qui abrite près de 5% de la totalité des espèces dans le monde, est encore plus rapide que celle de la forêt amazonienne. Entre août 2020 et juillet 2021, le Cerrado a perdu 8.531 kilomètres carrés, soit l'équivalent de la moitié de la Wallonie.

La culture du soja met également en péril le Chaco argentin. Près d'un quart des exportations totales de soja de cette écorégion sont destinées à l'UE pour nourrir volailles, porcs ou encore vaches laitières, selon le rapport.

Une proposition de loi de la Commission européenne visant à minimiser l'impact de la consommation sur la biodiversité mondiale s'attaque à la déforestation, mais retarde la potentielle protection d'autres écosystèmes, regrette l'ONG. "Si l'UE exclut les écosystèmes naturels non forestiers de son règlement, la conversion causée par la consommation de l'UE se poursuivra dans ces écosystèmes", déplore Béatrice Wedeux, chargée de plaidoyer et experte des forêts au WWF-Belgique.

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