Accueil Actu

Conflit israélo-palestinien - Les Palestiniens dénoncent la tentative de Trump de les forcer à négocier

(Belga) Un haut responsable palestinien a riposté vendredi aux déclarations de Donald Trump selon lesquelles l'aide américaine aux Palestiniens serait suspendue tant qu'ils ne reprendraient pas les pourparlers de paix avec Israël.

Le négociateur en chef palestinien, Saëb Erekat, a accusé les Etats-Unis de mauvaise foi et a affirmé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne voulait pas négocier, contrairement au président palestinien Mahmoud Abbas. Le président russe Vladimir Poutine a "proposé à Netanyahu de rencontrer Abou Mazen (surnom de Mahmoud Abbas) à la fin de la Coupe du monde à Moscou (en juillet) et Netanyahu a refusé", tandis que le président palestinien "a accepté", a déclaré M. Erekat devant des journalistes. "Et ensuite nous avons des déclarations de la Maison Blanche disant qu'ils continueront à punir les Palestiniens jusqu'à ce qu'ils reviennent à la table des négociations. Quelle table de négociations ? ", a-t-il demandé. L'administration américaine a annoncé vendredi qu'elle ne financerait plus l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), une semaine après avoir déjà supprimé plus de 200 millions de dollars (170 millions d'euros) d'aide aux Palestiniens. Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi avoir pris ces décisions pour forcer les Palestiniens à négocier. "Les Etats-Unis leur payaient d'énormes sommes d'argent. Je dis, +vous aurez l'argent mais nous ne vous paierons pas avant que nous ayons conclu un accord. Si nous ne concluons pas d'accord, nous ne payons pas+", a-t-il déclaré à des dirigeants juifs à Washington. "C'est irrespectueux quand les gens ne viennent pas à la table (des négociations)". L'Autorité palestinienne a rompu tout contact avec Washington depuis la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël début décembre, et dénie désormais aux Etats-Unis tout rôle de médiateur dans le processus de paix. Le statut de la Ville sainte est l'un des problèmes les plus épineux du conflit israélo-palestinien, les Palestiniens souhaitant faire de Jérusalem-Est la capitale de leur Etat. Pour M. Erekat, la décision américaine rompt avec la promesse faite par Washington en mai 2017 à Mahmoud Abbas de ne prendre aucune mesure radicale pendant 12 mois afin d'encourager les pourparlers de paix. La politique de l'administration Trump affaiblit les modérés et encourage les radicaux au Moyen-Orient, a déclaré le négociateur palestinien. "Si l'art de leurs négociations est de nous mettre dans une position où nous n'avons plus rien à perdre, je pense qu'ils ont réussi", a-t-il regretté. (Belga)

À lire aussi

Sélectionné pour vous