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Coronavirus - BILAN MONDIAL: les écoles fermées à New York, le Japon en alerte maximale

Seuil des 250.000 morts franchi aux Etats-Unis, augmentation des décès en Europe, re-confinement en Australie: même si l'arrivée de vaccins se précise, le monde continue à vivre sous la menace du coronavirus avec pour principales armes confinement et restrictions souvent polémiques.

Alors que l'épidémie fait rage aux Etats-Unis - le pays déplore désormais plus de 250.000 morts, a indiqué mercredi l'université Johns Hopkins - le maire de New York a annoncé la fermeture dès jeudi des écoles publiques. Le taux de positivité des tests dans la première ville américaine a atteint les 3%, seuil à partir duquel le maire s'était engagé à prendre cette mesure auprès des syndicats d'enseignants.

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"Nous devons lutter contre la deuxième vague", a souligné Bill de Blasio, en renvoyant tous les élèves vers l'enseignement en ligne pour une durée non précisée. Pourtant la mesure, qui devrait s'accompagner bientôt d'autres restrictions comme la fermeture des salles de gym et de restaurants, est controversée.  Dans les écoles même, le taux de positivité ne dépasse pas 0,19%. Et beaucoup citent l'exemple européen, où de nombreux pays maintiennent les écoles ouvertes pour le bien-être des enfants, malgré un reconfinement du reste de la population.

Ville la plus endeuillée par la première vague de l'épidémie au printemps, New York a jusqu'ici assez bien résisté à la deuxième: avec 3% de positivité la métropole et l'ensemble de l'Etat de New York sont parmi les moins touchés aux Etats-Unis.

D'autres Etats déplorent des taux de positivité à deux chiffres, autour de 50% parfois dans le Midwest. Et les autorités craignent une nouvelle flambée du virus avec les retrouvailles familiales pour la fête de Thanksgiving, le 26 novembre.

Pas de vaccin pour la 2e vague

L'arrivée des vaccins des laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna, les plus avancés, se précise pourtant: Pfizer a indiqué mercredi que des résultats complets de ses essais cliniques à grande échelle montraient que son vaccin était efficace à 95% et qu'il demanderait une autorisation de commercialisation "d'ici quelques jours" à l'Agence américaine des médicaments (FDA).

Les Etats-Unis, l'Europe et d'autres pays ont déjà réservé des centaines de millions de doses. Mais la vaccination sera d'abord réservée au personnel hospitalier et aux personnes les plus vulnérables, et le reste de la population devra attendre encore plusieurs mois.

Les vaccins n'arriveront pas à temps pour enrayer la deuxième vague, et beaucoup de pays "vont continuer à l'affronter sans vaccins", a prévenu mercredi Michael Ryan, responsable des situations d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Je pense que cela mettra au moins quatre à six mois avant qu'il y ait des niveaux suffisants de vaccination où que ce soit", a-t-il déclaré.

L'OMS s'est cependant félicitée d'une baisse du nombre de nouveaux cas en Europe la semaine dernière (-10%), même si la pression reste forte avec 1,84 million de cas supplémentaires. Si la France est encore loin du déconfinement, l'épidémie y ralentit désormais et le gouvernement s'est réuni mercredi pour préparer un desserrement prudent d'ici Noël. Mais les morts continuent d'augmenter: plus de 29.000 nouveaux morts ont été enregistrés sur le continent européen pendant cette période, soit 18% de plus que la semaine précédente. Et la pandémie menace de submerger certains systèmes de santé, notamment dans le Sud de l'Italie.

"Le temps presse et nous devons agir rapidement et fermement"

Dans ce contexte, et malgré les ravages économiques qui s'aggravent, la liste des restrictions continue de s'allonger.

La Hongrie a prolongé jusqu'au 8 février l'état d'urgence. Les restrictions, qui comprennent un couvre-feu entre 20H00 et 05H00, l'interdiction des rassemblements et les cours en ligne pour les lycées et les universités, devaient initialement prendre fin le 11 décembre.

En Australie, l'Etat d'Australie-Méridionale a annoncé à compter de mercredi minuit un confinement de six jours dans la capitale Adelaïde. Ecoles, restaurants et usines  doivent fermer et les habitants sont tenus de rester chez eux. "Nous frappons fort et tôt. Le temps presse et nous devons agir rapidement et fermement. Nous ne pouvons pas attendre de voir à quel point la situation va se dégrader", a déclaré le Premier ministre de cet Etat, Steven Marshall.

Mais les restrictions sont souvent contestées: à Berlin, la police allemande a fait usage mercredi de canons à eau et interpellé près de 200 personnes pour disperser un rassemblement d'entre 5.000 et 10.000 personnes. Elle leur avait enjoint sans succès de respecter les consignes sanitaires.

La pandémie a fait plus de 1,339 million de morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi mercredi par l'AFP. Plus de 55,6 millions de cas ont été diagnostiqués, dont au moins 35,6 millions sont aujourd'hui considérés comme guéris.

Après les Etats-Unis, pays le plus touché tant en nombre de morts tant en nombre de morts que de cas (11,4 millions, selon l'université Johns Hopkins), les pays les plus touchés sont le Brésil avec 166.699 morts et 5.911.758 cas, l'Inde avec 130.993 morts (8.912.907 cas) et le Mexique avec 99.026 morts (1.011.153 cas).

Le Japon en alerte maximale

Le Japon est en "alerte maximale" après avoir recensé un nombre record d'infections quotidiennes au coronavirus, a déclaré jeudi le Premier ministre Yoshihide Suga, sans toutefois prévoir de nouvelles mesures de restrictions dans l'immédiat. Plus de 2.000 nouveaux cas positifs au Covid-19 ont été enregistrés mercredi dans le pays, un record national. Tokyo a par ailleurs dépassé jeudi la barre des 500 nouveaux cas quotidiens, selon les médias locaux, un deuxième record d'affilée pour la capitale du pays après 493 cas détectés la veille. 

Bien que relativement faibles comparés à d'autres pays, ces chiffres montrent une recrudescence brutale de la pandémie dans l'archipel nippon, où les tests ne sont pas pratiqués à grande échelle. "Je considère que nous sommes à présent en situation d'alerte maximale", a déclaré le Premier ministre à la presse. "Je demande au peuple japonais de prendre systématiquement des mesures comme le port du masque", a ajouté M. Suga, en jugeant souhaitable d'y recourir même lors des conversations au restaurant. Selon la chaîne de télévision publique NHK, M. Suga a convoqué des réunions d'experts jeudi et vendredi pour se pencher sur le nombre croissant d'infections avant que le gouvernement n'envisage de mesures supplémentaires.

Le Premier ministre a déclaré qu'il soutiendrait les préfectures qui appelleraient les commerces à fermer plus tôt, et que des restrictions comme limiter les tablées à quatre personnes dans les restaurants devraient être envisagées. "Nous sommes dans une phase d'expansion rapide du nombre d'infections" a commenté Norio Omagari, un spécialiste japonais des maladies infectieuses à l'issue d'une réunion sur la situation sanitaire à Tokyo en présence de la gouverneure de la capitale, Yuriko Koike. L'expert a appelé à la vigilance à l'approche des fêtes de fin d'année et des facteurs saisonniers aggravants, comme la sécheresse de l'air qui facilite la propagation du virus.

Les autorités de Tokyo ont confirmé jeudi le relèvement du niveau d'alerte à l'échelon maximum pour la capitale, sans toutefois que cela n'implique automatiquement de restrictions. Mme Koike a appelé jeudi les habitants et les entrepreneurs de Tokyo à continuer d'être "compréhensifs et coopératifs" pour contrer la nouvelle vague.

Les diverses mesures adoptées au Japon depuis le début de la pandémie n'ont jamais revêtu un caractère obligatoire, faisant appel à la responsabilité de la population et à la pression sociale, y compris lors de l'état d'urgence au printemps. Le pays a augmenté le nombre de tests qu'il pratique, mais celui reste relativement faible: seulement 5.000 à 6.000 personnes sont testées quotidiennement dans la capitale japonaise de quelque 14 millions d'habitants. Depuis janvier, Le Japon a recensé au total 121.000 cas de coronavirus et un peu plus de 1.900 décès.

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