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De Varsovie, le bureau de Netanyahu fait fuiter une vidéo contre l'Iran

Les services du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont fait fuiter une vidéo de la conférence de Varsovie sur le Moyen-Orient censée montrer la convergence de vues entre Israël et les pays arabes vis-à-vis de l'Iran, ont rapporté vendredi les médias israéliens.

La vidéo a été tournée jeudi, visiblement à l'aide d'un téléphone portable lors d'une discussion dont le contenu n'était pas supposé être rendu public, et à laquelle prenait part un certain nombre de représentants des pays arabes.

On ignore dans quelle mesure la vidéo, de médiocre qualité et au moins partiellement éditée, a été tournée et diffusée à l'insu, ou non, des participants.

"Nous avons grandi en entendant dire que la querelle entre Palestine et Israël était le problème le plus important", dit le chef de la diplomatie de Bahreïn, Khaled ben Ahmed Al-Khalifa, dans cette vidéo visible sur le site du quotidien israélien Haaretz.

"Mais, par la suite, nous avons vu un problème plus grand, plus nocif, et même le plus nocif de l'histoire moderne, émaner de la République islamique" d'Iran, dit-il.

Dans la même vidéo, le ministre d'Etat saoudien aux Affaires étrangères Adel al-Jubeir souligne la menace que représente un Iran armé de la bombe atomique, dénonçant ses activités balistiques et l'accusant de soutenir et pratiquer le terrorisme et d'assassiner des diplomates. Il réclame aussi des sanctions contre l'Iran.

Jeudi, lors d'entretiens avec la presse israélienne l'accompagnant à Varsovie, M. Netanyahu avait déjà laissé entendre que ses services disposaient de l'enregistrement de ces discussions, ont rapporté les journalistes.

La vidéo a été postée discrètement jeudi sur la page Youtube de M. Netanyahu puis en a été retirée quand les médias ont fait état de son existence, selon la presse.

La fuite de la vidéo semble servir l'argumentaire de M. Netanyahu, qui fait campagne sans relâche contre l'Iran, ses activités nucléaires et balistiques ainsi que sa présence et son influence chez les pays voisins d'Israël, à commencer par la Syrie.

La destruction d'Israël fait partie de la rhétorique historique du régime iranien, et Israël se voit comme la cible désignée d'un Iran doté de la bombe atomique. Téhéran assure de son côté que ses activités nucléaires sont purement civiles.

Soutenu en cela par l'administration Trump, M. Netanyahu promeut ardemment l'idée que ce qu'il qualifie comme la menace iranienne, crée une convergence d'intérêts avec les pays arabes de la région hostiles à l'Iran. Le sujet de l'Iran a dominé la conférence de mercredi et jeudi à Varsovie, officiellement consacrée à la sécurité au Moyen-Orient.

Pour M. Netanyahu, cette conférence a été un "tournant historique" en raison du front commun présenté par Israël et les pays arabes face à l'Iran.

En dehors de l'Egypte et de la Jordanie qui ont fait la paix avec Israël, les pays arabes ont traditionnellement lié une normalisation des relations avec Israël à un règlement du conflit israélo-palestinien.

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