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Donald Trump va imposer de nouvelles sanctions "majeures" contre l'Iran

Le président américain Donald Trump a annoncé samedi de nouvelles sanctions "majeures" contre l'Iran dès lundi, après que la République islamique a averti les Etats-Unis que la moindre attaque contre son territoire aurait des conséquences dévastatrices pour leurs intérêts dans la région.

"Nous mettons en place des sanctions supplémentaires majeures contre l'Iran lundi", a tweeté le président américain. "L'Iran ne peut pas avoir d'armes nucléaires!", a-t-il ajouté.

Selon l'accord international sur le nucléaire conclu en 2015, mais dont Washington s'est retiré en 2018, l'Iran s'est engagé à ne pas se doter de l'arme atomique.

Peu avant, le locataire de la Maison Blanche, qui alterne déclarations martiales et appels au dialogue depuis plusieurs semaines, avait assuré que si les Iraniens renonçaient à leur programme nucléaire, il deviendrait leur "meilleur ami".

Etats-Unis et Iran ont beau répéter ne pas chercher la guerre, la tension n'a cessé de monter entre les deux pays et la multiplication des incidents dans le Golfe fait craindre un embrasement.

Vendredi, Donald Trump a affirmé avoir annulé à la dernière minute des frappes contre l'Iran pour éviter un lourd bilan humain, tout en maintenant ses menaces de représailles contre Téhéran, qui avait abattu la veille un drone américain.

De son côté, Téhéran a mis en garde les Américains. "Tirer une balle en direction de l'Iran mettra le feu aux intérêts de l'Amérique et de ses alliés" dans la région, a déclaré samedi à l'agence Tasnim le général de brigade Abolfazl Shekarchi, porte-parole de l'état-major conjoint des forces armées iraniennes.

L'Iran a par ailleurs annoncé dans la journée l'exécution pour "espionnage" d'un prestataire du ministère de la Défense accusé d'avoir collaboré avec l'Agence centrale du renseignement des Etats-Unis (CIA), selon l'agence de presse semi-officielle Isna.


"Anéantissement" 

La destruction du drone de l'US Navy par l'Iran a provoqué un nouvel accès de fièvre.

L'Iran affirme disposer de "preuves irréfutables" montrant que le drone américain abattu était entré dans son espace aérien et a déposé une plainte à l'ONU. Samedi, le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a publié sur son compte Twitter une carte reprenant notamment, selon lui, le parcours détaillé du drone au-dessus du détroit d'Ormuz.

Washington affirme de son côté que l'aéronef a été touché dans l'espace aérien international.

Les Etats-Unis ont demandé la tenue lundi d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU, selon des sources diplomatiques.

Accusant Téhéran de "rejeter les ouvertures diplomatiques de Washington", l'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Iran, Brian Hook, a affirmé vendredi que l'Iran devait "répondre à la diplomatie par la diplomatie, pas par la force".

M. Hook a tenu ces propos lors d'une visite sur une base militaire en Arabie saoudite, pays allié des Etats-Unis et engagé avec Téhéran dans une lutte d'influence régionale depuis plusieurs années.

"Les Iraniens répondront à la diplomatie par la diplomatie, au respect par le respect et à la guerre par une défense acharnée", a répondu sur Twitter le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi.

Selon lui, la "diplomatie" américaine est synonyme de "#TerrorismeEconomique et de guerre" et de violation "de la parole donnée" ainsi que des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.


"Désescalade urgente" 

La Grande-Bretagne, qui fait toujours partie de l'accord international sur le nucléaire iranien, a annoncé que son ministre d'Etat chargé du Moyen-Orient, Andrew Murrison, serait dimanche à Téhéran pour plaider en faveur d'"une désescalade urgente".

Les tensions entre Washington et Téhéran ne cessent de monter depuis le retrait américain en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l'Iran, privant ce pays des bénéfices économiques escomptés grâce à ce pacte dont la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne font toujours partie, ainsi que l'Iran.

Les tensions se sont intensifiées avec de récentes attaques contre des pétroliers dans le Golfe, imputées par Washington à Téhéran, qui dément toute implication.

Alors que les Etats-Unis renforcent leur dispositif militaire au Moyen-Orient, l'Iran a annoncé que ses réserves d'uranium enrichi dépasseraient à partir du 27 juin la limite prévue par l'accord sur le nucléaire. Jusqu'ici, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait certifié que l'Iran agissait en conformité avec les engagements pris dans ce pacte international.

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