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Drogue: des peines de 4 à 22 ans prononcées à Fort-de-France

La cour d’assises spéciale de Fort-de-France a condamné dans la nuit de jeudi à vendredi à des peines de 4 ans de prison à 22 ans de réclusion criminelle sept personnes reconnues coupables de trafic international de cocaïne entre le Venezuela, la Martinique et l’Europe.

Les cinq magistrats professionnels de la cour ont délibéré durant plus de 10 heures avant de rendre un verdict moins lourd que ce qui avait été requis.

Kévin Doure, un Martiniquais de 32 ans, considéré comme le numéro un du réseau, et Andres Hernandez Diaz, un Vénézuélien relais du trafic dans son pays, ont écopé des peines les plus lourdes, respectivement 22 ans et 20 ans de réclusion criminelle.

Trois autres co-accusés, amis d’enfance de Doure, ont été condamnés à 13 ans de réclusion criminelle et à 8 ans et 7 ans de prison.

Les deux autres accusés ont été condamnés à 12 ans de réclusion et à 4 ans de prison.

Les magistrats ont fondé leur intime conviction sur l’enquête des policiers, sur la saisie de 493 kg de cocaïne dans les ports de Fort-de-France (162 kg) et de Dunkerque (331 kg), sur des écoutes téléphoniques et la transcription d’échanges entre les co-accusés via la messagerie BlackBerry Messenger.

Les avocats de la défense n’ont cessé, en vain, de contester la validité de cette transcription au cours du procès. "On a posé une vraie question de droit à la cour d’assises. Elle l’a totalement éludée", a déclaré à l’AFP Me Thomas Bidnic, l’avocat d’Andres Hernandez Diaz.

En outre, la cour a condamné trois individus, dont deux Vénézuéliens, absents au procès et recherchés dans le cadre de ce trafic à 20, 18 et 10 ans de réclusion criminelle.

Cette affaire avait été présentée comme "la plus grosse affaire de cocaïne de France avec un Pablo Escobar français", au grand dam des avocats de la défense.

"Pablo Escobar, vous plaisantez ou quoi?", s’est offusqué Me Yves Leberquier, l’avocat de Kévin Doure, lors de sa plaidoirie, rappelant au passage qui était la baron de la drogue colombien.

Ouvert le 28 mai, ce procès a été mené sous haute protection. Des hommes du GIGN et du GIPN ont été mobilisés durant deux semaines. Un renfort aérien avec l’hélicoptère de la gendarmerie nationale a aussi été utilisé lors des déplacements des accusés entre le tribunal et la prison de Ducos.

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