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Escalade: la Japonaise Noguchi, de fillette casse-cou aux JO de Tokyo

La Japonaise Akiyo Noguchi a commencé l'escalade en enfant casse-cou qui grimpait sur le dos des vaches de la ferme de ses parents: elle vise à présent l'or aux jeux Olympiques, si possible à Tokyo en 2020.

En remportant son troisième titre d'affilée en Coupe du monde de bloc, ce week-end face à sa compatriote Miho Nonaka, à Tokyo, la jeune femme de 29 ans s'est assuré un premier point d'ancrage pour les Jeux de 2020, date d'entrée officielle de l'escalade dans l'olympisme.

Mais le destin de cette numéro un mondiale, dont la décision d'abandonner l'université pour sa passion de la grimpe avait rendu sa mère furieuse, aurait bien pu prendre une autre tournure.

"C'était il y a dix ans. L'escalade n'était pas encore une discipline olympique, mais un sport mineur", raconte Akiyo Noguchi à l'AFP. "Lorsque j'ai annoncé à mes parents que j'allais laisser tomber l'université pour devenir professionnelle, ils étaient extrêmement inquiets et ma mère était contre, à mort!".

"Mon père m'avait encouragée dans mon goût de l'escalade, depuis que j'étais toute petite. Il avait même construit un mur pour moi dans un coin de la ferme", ajoute cette sportive qui fonctionne à l'adrénaline. Elle a déjà 21 trophées de Coupe du monde de bloc à son actif.

- 'Réflexion, ingéniosité, audace' -

"Il répétait que je devais faire ce qui me rendrait heureuse. Ma mère a compris maintenant à quel point j'aime l'escalade et elle a vu tous les efforts que j'ai fournis dans la compétition. Donc à présent toute la famille est derrière moi".

Akiyo se souvient des sueurs froides données à ses parents, quand elle faisait les 400 coups dans leur exploitation agricole de la région d'Ibaraki, au nord-est de Tokyo.

"Mon père était agriculteur et j'ai grandi entourée d'animaux. J'adorais grimper sur les vaches, sur les arbres, sur le toit de l'étable. Lorsque j'avais 11 ans, nous avons fait un voyage en famille à Guam et j'ai essayé pour la première fois un véritable mur d'escalade".

"Au début, j'étais encore un peu trop petite", admet la jeune femme. "Mais j'étais déterminée à me frayer un chemin sur le mur. J'adorais surmonter les obstacles. J'étais accro! Il faut bien sûr de la force physique et de la puissance, mais l'escalade c'est aussi une question de réflexion, d'ingéniosité et d'audace. Se donner la volonté d'aller plus haut fait partie du plaisir".

La nouvelle discipline olympique sera jugée dans trois domaines principaux, trois types de technique: la vitesse, l'assurage en tête et le bloc, le vainqueur étant celui qui remporte le score cumulé le plus élevé.

Dans l'assurage en tête, l'athlète passe la corde dans des points d'assurage fixés au mur, avec l'aide d'un coéquipier qui l'assure en contrebas.

- L'or à Tokyo? -

Dans le bloc, le grimpeur se hisse sur de petits rochers et parois sans corde, une forme d'escalade ardue pouvant comporter des sauts spectaculaires et exiger une force musculaire impressionnante.

Noguchi veut améliorer sa vitesse et ses techniques d'assurage en tête. Elle aura une première occasion lors des championnats du monde d'Innsbruck (Autriche), en septembre, où les trois techniques d'escalade olympique seront représentées.

Mais elle a peu de rivales pour l'épreuve de bloc: les grimpeurs disposent de cinq minutes pour effectuer l'ascension sur le plus grand nombre de parcours possible, sans avoir pu voir le mur à l'avance.

A Tokyo, elle espère briller. "Ce sont des jeux Olympiques à domicile, donc j'imagine que je vais être sous pression", dit-elle. "Mais, en même temps, je suis sûre de ressentir le soutien de tout le monde au Japon et je pense que cela va jouer en ma faveur. Je viserai la médaille d'or, bien sûr".

Le Japon pourrait remporter plusieurs médailles en escalade car, côté masculin, quatre des 10 meilleurs grimpeurs de bloc du monde sont Japonais, avec en tête les anciens champions Tomoa Narasaki et Rei Sugimoto.

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