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Explosion d'un laboratoire russe renfermant la variole et Ebola: faut-il s'en inquiéter?

La Russie a démenti mardi toute menace de contamination après une explosion et un incendie ayant frappé un ancien centre de développement d'armes biologiques de l'époque soviétique, l'une des deux seules structures au monde renfermant le virus de la variole et Ebola.

L'explosion a eu lieu lundi à "Vektor", aujourd'hui un centre de recherche sur les virus et les biotechnologies géré par l'Etat, qui renferme également, entre autres, le virus Ebola. Les installations sont situées dans la région de Novossibirsk en Sibérie.

Selon l'agence de surveillance sanitaire Rospotrebnadzor, l'explosion a été provoquée par un cylindre de gaz et a causé un incendie dans les locaux, faisant un blessé parmi les employés.

Des fenêtres ont été brisées, mais la structure du bâtiment a résisté et aucune substance dangereuse n'était présente dans les pièces touchées par l'accident, selon la même source.

L'incendie a été maîtrisé lundi, ont indiqué les autorités locales aux agences de presse russes.

Y a-t-il un danger?

Faut-il s'inquiéter? Pour Frédéric Tangy, chercheur et virologue au CNRS et à l’Institut Pasteur, interrogé par le média français 20 Minutes, le danger "dépend de la localisation de l'incendie: si ça explose dans un garage, il n'y a aucun danger, mais si ça explose à côté d'un congélateur qui détient le virus de la variole, ça peut contaminer l'air. Le virus est conservé à -80 degrés, donc il faudrait que les tubes décongèlent pour qu'il y ait une contamination".

Même son de cloche pour Hervé Raoul, directeur du laboratoire P4 Inserm Jean Mérieux à Lyon: "Un incendie qui toucherait les zones où le virus est présent, c'est presque une bonne nouvelle, ça va détruire les pathogènes. Si ça impacte une zone où vous avez des installations dédiées à la sécurité du laboratoire, ça peut être plus embêtant, mais ce n'est pas forcément catastrophique. Il n'y a pas de risque majeur et que les chances de contamination sont peu probables".

Si un de ces sites sensibles est touché, le seul moyen de stopper la contamination serait de faire une vaccination des personnes du laboratoire, leurs proches, le village et les villes aux alentours.

Ce n'est pas une première

L'explosion, qui a eu lieu près de Novossibirsk, la troisième ville la plus peuplée de Russie avec plus de 1,5 million d'habitants, est la dernière catastrophe en date à avoir frappé des infrastructures sensibles ces derniers mois.

Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées dans trois déflagrations dans des usines d'explosifs et des dépôts de munitions dans le centre et le sud de la Russie et en Sibérie.

Début juillet, 14 officiers de la marine russe sont morts dans un incendie à bord d'un mystérieux sous-marin à propulsion nucléaire dans le Grand Nord. Gardant en grande partie le secret sur la tragédie, les autorités ont assuré que le réacteur nucléaire n'a pas été touché par le feu.

En août, une explosion à caractère nucléaire a fait au moins cinq morts sur une base de tir de missiles du Grand Nord lors de tests de nouveaux armements. Elle a conduit à une brève hausse de la radioactivité, selon les autorités.

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