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Haïti: des milliers de manifestants en colère contre la vie chère et la corruption

(Belga) Plusieurs milliers de manifestants, à la colère exacerbée par la publication d'un rapport édifiant sur la mauvaise gestion des dépenses publiques, ont protesté jeudi en Haïti contre l'inflation galopante et ont exigé le départ du président Jovenel Moïse.

"Cela fait deux ans que Jovenel nous promet de remplir nos assiettes, moi je ne mange pas des mensonges", s'est énervé un manifestant, Josué Louis-Jeune, à Port-au-Prince. "Ce président n'est qu'un bluffeur, il doit partir", a-t-il ajouté. Déjà fragilisée par une inflation à plus de 15% depuis deux ans, l'économie haïtienne plonge à cause d'une dévaluation accélérée de la monnaie nationale, la gourde, face au dollar américain, ce qui augmente d'autant les prix des produits de première nécessité, majoritairement importés. "On n'en peut plus de ce marasme économique: on n'a pas d'électricité, pas de sécurité et maintenant les vendeurs de farine et de pain ont décidé de fermer leurs portes à cause de l'inflation. Donc on s'approche à nouveau d'émeutes de la faim" s'est inquiété Ulrich Louima en tête du cortège de Port-au-Prince. Dans la capitale, plusieurs véhicules ont été brûlés par des manifestants qui ont aussi tenté, en vain, d'incendier une station essence. De violentes échauffourées ont opposé des opposants les plus radicaux aux policiers qui ont fait un large usage de grenades lacrymogènes et, à plusieurs reprises, tirer à balles réelles en l'air pour disperser la foule. La semaine dernière, la Cour supérieure des comptes a publié un rapport d'audit édifiant sur la gestion calamiteuse et les possibles détournements des fonds prêtés depuis 2008 par le Venezuela à Haïti pour financer son développement économique et social. Une quinzaine d'anciens ministres et hauts fonctionnaires sont épinglés. De même qu'une entreprise dirigée à l'époque par l'actuel président Jovenel Moïse, identifiée comme bénéficiaire de fonds pour un projet de construction d'une route sans signature de contrat. Le président "doit se mettre à la disposition de la justice pour qu'il puisse dire au peuple de quoi il en est", a expliqué Pascale Solages, une citoyenne mobilisée dans un mouvement qui réclame la transparence dans la gestion de ce fonds d'aide vénézuélien. (Belga)

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