Les dirigeants de l'opposition en Haïti ont rejeté en bloc mercredi l'appel au dialogue lancé par le président haïtien, Jovenel Moïse, pour tenter de résoudre la crise politique qui secoue le pays depuis le vote du budget en août dernier.
"Aucun dialogue n'est possible avec Jovenel Moïse. Il doit laisser le pouvoir", a cinglé auprès de l'AFP Schiller Louidor, membre du directoire du parti Fanmi Lavalas, dont la candidate Maryse Narcisse était arrivée quatrième lors de la présidentielle l'an dernier.
Le président haïtien "n'a ni titre ni qualité pour convoquer le dialogue", a ajouté M. Louidor, du parti de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide, estimant que Jovenel Moïse "doit partir pour laisser la place à une équipe de transition et un Conseil sur le dialogue national".
Trois jours plus tôt, Jovenel Moïse avait pourtant tenté de calmer les esprits en n'écartant pas la possibilité d'un budget rectificatif pour l'exercice 2017-18. "La meilleure façon de résoudre les problèmes du pays c'est le dialogue. Mes frères et soeurs qui êtes dans la rue, vous avez un président qui est prêt à dialoguer", avait-il affirmé dimanche à la radio.
Moïse Jean-Charles, ancien candidat à la présidence et fer de lance des manifestations anti-gouvernementales, a déclaré pour sa part mercredi que l'appel au dialogue arrive trop tard.
Il a rappelé que lors de la première manifestation en septembre dernier il était question uniquement du budget 2017-2018. "Il ne nous a pas entendus et il a préféré publier le budget tel quel. Aujourd'hui, on réclame son départ", a-t-il dit à l'AFP.
"Nous préparons actuellement l'après Jovenel", a-t-il encore lancé. "Il n'y aura pas d'élection après son départ. On va mettre en place les états généraux qui réévalueront tout le système de l'Etat".
