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Hong Kong: arrestation du fondateur d'un parti indépendantiste interdit

Le fondateur d'un parti indépendantiste hongkongais interdit a été arrêté lors d'une opération de police au cours de laquelle des armes et des explosifs ont été saisis, a appris l'AFP vendredi de source policière, au moment où l'ex-colonie britannique traverse une grave crise politique.

Dans un communiqué, la police a annoncé que sept hommes et une femme avaient été interpellés jeudi soir dans un bâtiment industriel de Sha Tin, dans le nord du territoire, et étaient poursuivis pour possession d'arme et possession illégale d'explosifs.

Le communiqué ne donne aucune précision sur l'identité des suspects. Mais une source policière a indiqué à l'AFP que le militant indépendantiste Andy Chan faisait partie des huit.

"Andy Chan a été arrêté et une bombe à essence a été saisie", a indiqué cette source sous couvert de l'anonymat.

Le Parti national (HKNP), minuscule formation indépendantiste dirigée par M. Chan, avait été interdit par les autorités en septembre 2018 pour des raisons de "sécurité nationale" en application d'une loi autorisant l'interdiction de certaines associations pour ces motifs.

C'était la première fois depuis la rétrocession de Hong Kong en 1997 qu'un parti politique était ainsi dissous.

Le HKNP avait beau ne compter qu'une poignée de membres, son existence même provoquait la fureur des autorités chinoises, pour lesquelles l'idée d'une indépendance de leur région semi-autonome est un tabou absolu.

Peu de temps après, l'exécutif hongkongais, qui est aligné sur Pékin, avait refusé de renouveler le visa du journaliste du Financial Times Victor Mallet, qui avait auparavant invité M. Chan à une conférence du Club des correspondants étrangers (FCC), une institution dans l'ex-colonie britannique.

L'interdiction du HKNP et la décision relative à M. Mallet avaient été citées comme deux illustrations d'un recul des libertés à Hong Kong.

En vertu du principe "Un pays, deux systèmes" qui avait présidé à la rétrocession de Hong Kong par la Grande-Bretagne, la ville jouit jusqu'en 2047 de libertés inconnues dans le reste du pays. Mais de plus en plus de voix s'inquiètent d'une reprise en main musclée des affaires de Hong Kong par Pékin.

La mégapole traverse par ailleurs depuis deux mois sa plus grave crise politique depuis 1997.

Les manifestations visaient initialement un projet d'autoriser les extraditions vers la Chine. Il a été suspendu et les revendications se sont élargies pour dénoncer notamment le recul des libertés.

Globalement pacifiques, les manifestations ont parfois donné lieu à des heurts entre protestataires radicaux et policiers.

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