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Jean-Yves Le Drian à Bagdad pour parler reconstruction

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est arrivé lundi à Bagdad pour discuter avec les responsables irakiens de la reconstruction et de la stabilisation du pays après la défaite de militaire du groupe État islamique (EI).

"Je suis venu vous dire le soutien de la France et vous accompagner. Nous serons toujours au rendez-vous. Nous l'avons été dans la participation à la coalition (internationale antijihadistes), nous le serons aussi dans la phase de reconstruction", a dit Jean-Yves Le Drian à son arrivée, en évoquant la stabilisation et la reconstruction du pays.

"Nous espérons que l'expertise française sera utilisée pour la reconstruction", a répondu son homologue Ibrahim Jaafari alors que s'ouvre lundi à Koweït la conférence sur la reconstruction de son pays.

Le chef de la diplomatie française, qui s'était déjà rendu à Bagdad en août, doit s'entretenir avec le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, le président Fouad Massoum et le chef du Parlement Salim al-Joubouri.

Jean-Yves Le Drian va rappeler l'importance d'un processus de réconciliation nationale intégrant pleinement les sunnites dans ce pays à majorité chiite qui entend désormais tourner la page de l'EI, a-t-on précisé dans son entourage. Les élections générales doivent avoir lieu le 12 mai.

Il va aussi "faire savoir" l'opposition de la France à la peine de mort alors que deux Françaises sont dans l'attente de leur procès en Irak pour avoir rejoint le groupe jihadiste. Elles risquent la peine capitale en vertu de la loi antiterroriste.

En 2017, 106 exécutions ont eu lieu en Irak et l'ONU a réclamé un "moratoire immédiat".

M. Abadi a proclamé en décembre la victoire sur l'organisation jihadiste qui avait menacé en 2014 jusqu'à l'existence même de l'Etat irakien en s'emparant d'un tiers de son territoire.

Les forces irakiennes ont été appuyées dans leur offensive par une coalition internationale sous commandement américain. La France, deuxième contributeur de la coalition, entend aussi prendre toute sa part dans la reconstruction du pays.

Après trois décennies de guerres à répétition, l'Irak s'attelle désormais à ce chantier titanesque estimé à 100 milliards de dollars par le gouvernement.

- 'Stabilisation' -

Dans l'immédiat, les autorités doivent mettre l'accent sur la "stabilisation" des zones reprises à l'EI, notamment à Mossoul, deuxième ville du pays, en assurant le retour de services de base, y compris le déminage, souligne-t-on de source diplomatique française.

En 2017, la France a accordé un prêt de 430 millions d'euros à l'Irak, deuxième producteur de pétrole de l'Opep mais dont le budget a été fortement grevé par l'effort de guerre et la chute des cours du brut.

Jean-Yves Le Drian se rendra aussi lundi au Kurdistan irakien, frappé par une crise politique et économique après le récent fiasco du référendum d'indépendance et la reprise par le pouvoir central du contrôle de la riche province pétrolière de Kirkouk.

A Erbil (nord), il rencontrera Netchirvan Barzani, qui dirige avec le vice-Premier ministre Qoubad Talabani le gouvernement régional du Kurdistan irakien depuis la mise à l'écart en octobre de son oncle Massoud Barzani.

La France entretient des liens historiques d'amitié avec les Kurdes irakiens, qui ont aussi activement participé à la bataille contre l'EI.

Elle cherche à faciliter le dialogue entre Bagdad et la région autonome, dont les contentieux économiques et financiers restent nombreux.

Puis Jean-Yves Le Drian se rendra au Koweït où il participera mardi à la conférence sur la reconstruction de l'Irak et à une réunion de la coalition internationale anti-EI, en présence de son homologue américain Rex Tillerson.

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