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L'évasion de Redoine Faïd, "conjonction de failles de sécurité", selon Belloubet

L'évasion du braqueur Redoine Faïd le 1er juillet de la prison de Réau (Seine-et-Marne) résulte de la "conjonction de failles de sécurité" qui ont été exploitées par un "commando paramilitaire", a déclaré lundi la garde des Sceaux en annonçant une réorganisation de l'administration pénitentiaire.

Ce commando a ainsi notamment tiré profit de l'absence de filins anti-hélicoptère dans la cour d'honneur et d'un "problème" sur le dispositif d'appel d'urgence des forces de l'ordre, a détaillé Nicole Belloubet. La ministre présentait lundi un rapport de l'Inspection générale de la justice sur l'évasion spectaculaire par hélicoptère de cet habitué de la cavale.

La remise de ce document très attendu intervient le jour de l'évasion de deux détenus de la prison de Colmar. Cette nouvelle évasion est "d'un ordre totalement différent", a estimé la garde des Sceaux.

Concernant Redoine Faïd, Nicole Belloubet a aussi pointé la "problématique liée aux portes d'intervention qui permettaient d'avoir accès aux parloirs". Le jour des faits, les complices de Faïd avaient découpé à la disqueuse une porte de la cour d'honneur menant aux parloirs, où le braqueur se trouvait avec son frère.

Au lendemain de l'évasion, Mme Belloubet avait reconnu, sous le feu des critiques, qu'il y avait "peut-être" eu une défaillance.

Jugée "insuffisamment réactive", l'administration centrale pénitentiaire va être réorganisée, a annoncé la garde des Sceaux. Afin de "recréer un véritable Etat-major de la sécurité", une quinzaine d'agents seront désormais "affectés aux détenus particulièrement surveillés (DPS) pour les risques d'évasion", a-t-elle annoncé.

Selon des extraits de courriels publiés par la presse, la Direction interrégionale des services pénitentiaires d'Ile-de-France avait averti qu'il existait une "menace sérieuse (de) passage à l'acte" de la part de Redoine Faïd.

La ministre a en revanche pris la défense du personnel pénitentiaire dont "la sidération (...) a annihilé la capacité de réaction (...) mais qui a permis sans doute d'éviter un bilan humain sûrement très lourd face à des malfaiteurs très armés".

Depuis son évasion une centaine de policiers spécialisés de la PJ se concentrent sur la traque de Redoine Faïd, qui s'était déjà échappé de la prison de Lille-Sequedin en 2013 avant d'être repris, six semaines plus tard, en banlieue parisienne.

Mardi dernier, le braqueur a été vu dans une voiture retrouvée dans un parking de Sarcelles (Val-d'Oise) avec des explosifs à son bord et des fausses plaques d'immatriculation.

Le 10 juillet, les enquêteurs avaient mis la main sur un sac découvert dans l'Oise et soupçonné d'avoir appartenu au commando. Ce sac contenait notamment des armes longues, des cagoules et une disqueuse.

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