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Cette femme de 56 ans, d'origine dominicaine, dont le geste a inspiré à l'écrivain Leïla Slimani le roman "Chanson Douce" (Prix Goncourt 2016), avait plaidé en vain la folie pour le double meurtre de Leo et Lucia Krim, âgés de respectivement deux et six ans, le 25 octobre 2012. Après un procès de six semaines, et malgré le témoignage de psychiatres qui ont estimé qu'Ortega souffrait de psychose et se trouvait dans un état "dissociatif" au moment du crime, un jury populaire l'a reconnue pleinement coupable des deux meurtres.
Le juge Gregory Carro a suivi lundi la requête des parents Krim et du procureur, qui estimait qu'Ortega, une "narcissique malveillante", le "mal à l'état pur", devait être privée de tout "espoir" de jamais retrouver la liberté. Mme Ortega a, pour la première fois depuis le début du procès, pris la parole pendant quelques minutes, plaidant pour un peu de clémence au nom de sa maladie mentale.
Les larmes aux yeux, s'exprimant en espagnol via une interprète, elle a demandé "beaucoup de pardon": "J'avais dit à ma famille que je ne me sentais pas bien".
Massacrés dans la baignoire
Ce drame, un cauchemar pour tout parent, s'est déroulé dans l'appartement cossu de la famille Krim de l'Upper West Side. La mère, Marina Krim, était partie chercher son troisième enfant à un cours de danse. À son retour, elle avait découvert Ortega dans la salle de bains de l'appartement familial, aux côtés des deux enfants massacrés à coups de couteau de cuisine, allongés dans la baignoire.
Le père, qui rentrait, le soir du crime, d'un déplacement à San Francisco, avait été informé par la police, qui l'attendait à l'aéroport.