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Le Japon marque l'anniversaire de l'attaque au sarin du métro de Tokyo

Le Japon a marqué mardi le 23e anniversaire de l'attentat meurtrier au gaz sarin du métro de Tokyo, au moment où semble proche l'exécution d'adeptes d'une secte reconnus coupables de cet acte.

Des membres du personnel du métro ont observé une minute de silence et déposé des fleurs, au cours d'une cérémonie solennelle dans une des stations visées à l'heure de pointe matinale du 20 mars 1995: celle de Kasumigaseki, qui dessert les ministères.

Treize personnes sont mortes et des milliers d'autres ont été intoxiquées lorsque des membres de la secte Aum Shinrikyo (Aum Vérité Suprême) ont déposé dans des wagons bondés des sacs de sarin, les ont crevés à l'aide de pointes de parapluies aiguisées et ont pris la fuite pour échapper aux émanations de la substance neurotoxique, incolore et inodore.

La capitale, connue pour ses foules d'employés se pressant le matin vers les bureaux, s'était mise à ressembler à une zone de guerre.

Des flots de passagers se déversaient des sorties de métro, vomissant, toussant, suffoquant tandis que les services de secours administraient les soins d'urgence sur les trottoirs. Les ambulances circulaient en tous sens, des hélicoptères se posaient sur les grands axes pour évacuer les personnes intoxiquées.

Ce jour-là, Kazumasa Takahashi, employé du métro, ramasse sans réfléchir un sac de sarin crevé sur le sol d'une rame arrêtée à Kasumigaseki. Il meurt avec un de ses collègues.

"Je suis venue ici aujourd'hui avec toujours le même sentiment que chaque année", a dit sa veuve aux journalistes présents à la cérémonie. "La santé de certaines des victimes se détériore et des familles traversent aussi des moments très difficiles", dit-elle, ajoutant que le temps n'a pas allégé les souffrances des proches.

Après des années de péripéties judiciaires, le procès des 13 membres de la secte reconnus coupables de crimes, dont dix précisément pour cet attentat au gaz sarin, a pris fin en janvier, ouvrant la voie à leur exécution.

Les autorités ont commencé la semaine dernière à séparer les condamnés et à les transférer vers des lieux de détention équipés pour pouvoir appliquer la peine de mort par pendaison.

Ces transferts ont laissé penser que le dirigeant de la secte, Shoko Asahara, et 12 de ses disciples seraient exécutés prochainement, bien qu'aucune allusion n'ait été faite par les responsables officiels.

Au Japon, les exécutions ne sont annoncées, y compris aux familles des condamnés, qu'une fois qu'elles ont été effectuées.

Certains experts s'opposent à la pendaison des membres de la secte, à l'exception de celle d'Asahara, estimant que les autorités prendraient le risque d'en faire des "martyrs", ce qui aiderait les sectes issues d'Aum à recruter de nouveaux membres.

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