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Mondial de basket: Rudy Gobert, "le gardien du temple"

S'il y a bien un Français dont les Américains se méfiaient, c'était Rudy Gobert, mais ils n'ont pas pour autant pu contourner le pivot des Bleus lors de la victoire historique (89-79) en quart de finale du Mondial, mercredi à Dongguan.

Le meilleur défenseur de la NBA depuis deux saisons a réussi un match énorme dans son secteur de prédilection mais aussi en attaque, le domaine qu'il travaille dans l'espoir de devenir complètement dominant dans les années à venir.

"C'est un des matches d'une vie, oui, j'en rêvais depuis pas mal de temps", a admis la star des Utah Jazz. "Mais il y en a encore beaucoup à jouer!".

Sa ligne de stats est impressionnante: 21 points, son record en bleu, 16 rebonds, 10 fautes provoquées.

"Il a été énorme. C'était le Rudy qu'on aime voir des deux côtés du terrain. Il a fait sortir Myles Turner du match. Après ça, ils n'avaient plus personne à l'intérieur, ils n'arrivaient pas à mettre un panier dessous. A chaque fois qu'on l'a cherché en attaque, on l'a trouvé", a commenté le meneur Andrew Albicy.

Effrayés par ses 217 cm et ses longs bras, les Américains n'ont pas osé s'approcher du cercle et ont marqué trop peu de paniers de près. Dans ce Team USA privé de ses stars, l'intérieur apparaissait comme un point faible. Gobert a tourné le couteau dans la plaie jusqu'à précipiter sa perte.

Plus que jamais, le pivot des Utah Jazz a été la "Stiffle Tower", un jeu de mots avec Tour Eiffel prononcé à l'américaine et qu'on pourrait traduire par la tour étouffante. Il a été le "gardien du temple", comme l'appelle le sélectionneur Vincent Collet.

- Deux contres décisifs -

Mais il a aussi tenu un rôle majeur en attaque, comme pour prouver que sa réputation de défenseur exclusif était erronée. En raison de cette étiquette, Gobert n'a pas participé au dernier All Star Game de la NBA cet hiver, un revers qui l'avait fortement affecté. A Dongguan, il a envoyé un message Outre-Atlantique en éclipsant les deux Américains qui étaient à ce "match des étoiles", l'ailier Khris Middleton et le meneur Kemba Walker.

"Outstanding (exceptionnel!)", a approuvé l'entraîneur des Etats-Unis, Greg Poppovich, le mentor de Tony Parker à San Antonio, englobant Evan Fournier (22 points) dans son éloge.

A mi-temps, atteinte avec six points d'avance (45-39), il avait déjà marqué 13 points en provoquant pas moins de sept fautes, converties grâce à un excellent 9 sur 10 aux lancers francs. Le festival a continué après le repos et s'est conclu par deux contres décisifs dans les deux dernières minutes, dont un sur le meilleur joueur américain, Donovan Mitchell, son coéquipier à Salt Lake City.

Mais Gobert ne va pas le chambrer: "Ce n'est pas mon genre. Nous avons perdu il y a deux jours contre l'Australie et je sais que ça fait mal".

Comme ses coéquipiers, il voulait tout de suite penser à la demi-finale de vendredi contre l'Argentine. "Dans vingt ans, on parlera peut-être encore de cette victoire mais pour le moment il faut se concentrer sur la suite. On a un groupe très talentueux, mais quand en plus tu as un groupe de frères qui est soudé, qui a du coeur et qui n'a pas peur, tout est possible".

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