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Pakistan : couvre-feu à la frontière afghane après des violences

Un couvre-feu a été instauré dans un district tribal pakistanais frontalier avec l'Afghanistan après que des violences entre des habitants et des groupes extrémistes ont fait trois morts ces derniers jours, ont indiqué mercredi des responsables à l'AFP.

La mesure a été décrétée alors que des partisans du Mouvement de protection pachtoune (PTM) se sont battus à deux reprises avec des membres de groupes extrémistes dans le district tribal du Sud Waziristan, où les talibans pakistanais étaient notamment basés.

Le PTM, un mouvement de droit civique, dénonce depuis des mois les discriminations et exactions dont les membres de l'ethnie pachtoune, très majoritaires dans les zones tribales, sont victimes. Il accuse la puissante armée pakistanaise de réprimer les siens et de soutenir certains groupes terroristes.

Un premier incident a fait deux morts et 25 blessés dimanche à Wana, la principale ville du Sud Waziristan, selon un responsable administratif local. D'après le PTM, un deuxième accrochage est survenu lors d'un de ses rassemblements lundi à Angor Adda, autre ville de ce district tribal, l'un des sept que compte le nord-ouest pakistanais.

Le couvre-feu, décidé après les premières violences, a été "resserré et étendu" mardi "à l'ensemble du Sud Waziristan", a déclaré un responsable gouvernemental à l'AFP, afin d'éviter un embrasement de ce territoire où les armes pullulent.

"Plus de 80 personnes ont été arrêtées jusqu'ici", a-t-il poursuivi, ajoutant que les combats avaient fait trois morts et quarante blessés.

La zone est fermée aux journalistes, ce qui rend ces informations difficiles à vérifier.

D'après un cadre gouvernemental basé à Wana, les lignes téléphoniques ont été coupées et les routes bloquées. Un habitant du district a fait état de mosquées fermées pour empêcher que leurs hauts-parleurs ne soient utilisés afin de convoquer de nouveaux rassemblements.

Le PTM est manipulé par "des ennemis du Pakistan", a accusé lundi le porte-parole de l'armée, le général Asif Ghafoor. Washington et Kaboul accusent de longue date Islamabad de se servir des talibans afghans comme de supplétifs et de les abriter sur son territoire.

En janvier, les Etats-Unis, qui comptent 14.000 soldats en Afghanistan, ont suspendu leur assistance militaire au Pakistan, l'accusant de "mensonges et de duplicité".

Le Pakistan nie catégoriquement ces accusations et renvoie aux lourds sacrifices consentis ces dernières années par ses militaires pour libérer les zones tribales de l'emprise des extrémistes.

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