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Panama : l'ex-président, extradé lundi, hospitalisé en soins intensifs

L'ex-président du Panama Ricardo Martinelli, extradé lundi des Etats-Unis pour répondre d'accusations d'espionnage dans son pays, a été hospitalisé d'urgence mardi matin pour une crise d'hypertension.

"Nous l'avons placé en soins intensifs. Il est dans un état stable et des médicaments lui ont été prescrits pour contrôler son hypertension", a précisé à la presse Ángel Cedeño, le directeur de l'hôpital public Santo Tomás, à Panama City. "Il avait tous les symptômes justifiant une hospitalisation", a-t-il souligné.

Accusé d'avoir détourné des fonds publics pour créer un réseau d'espionnage étatique lorsqu'il était à la tête du Panama, entre 2009 et 2014, M. Martinelli a été transporté de sa prison à l'hôpital en pleine nuit, sur décision du juge chargé du dossier.

Il était arrivé la veille dans son pays, après le feu vert du département d'Etat américain à la demande d'extradition présentée par le Panama, pour y être emprisonné.

Au cours d'une première audience lundi, l'ancien chef de l'Etat de 66 ans avait clamé que tous ses droits avaient été violés et exigé d'être hospitalisé en raison de "sérieux problèmes cardiaques", ce qui lui avait été refusé.

M. Martinelli, qui se dit victime d'une "vendetta" de la part de l'actuel président panaméen Juan Carlos Varela, est soupçonné d'avoir placé sur écoute téléphonique plus de 150 personnes, dont des hommes politiques et des journalistes. Il est également impliqué dans une vingtaine de dossiers de corruption.

Lundi, des victimes d'actes d'espionnage et des organisations non gouvernementales ont exprimé la crainte que l'ancien président ne bénéficie d'une forme d'immunité.

"Ricardo Martinelli dispose toujours de moyens financiers et d'un soutien politique au Panama qui pourraient lui permettre d'échapper à la justice si les autorités n'agissent pas avec toute la force permise par la loi", a estimé Olga de Obaldia, la directrice exécutive de la branche panaméenne de Transparency International.

Le retour de M. Martinelli dans son pays intervient dans une période politique agitée, à moins d'un an des élections programmées pour mai 2019.

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