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Panama: le nouveau président Laurentino Cortizo prend ses fonctions

(Belga) Le nouveau président panaméen Laurentino Cortizo prend ses fonctions lundi avec l'objectif d'améliorer l'image du petit pays centraméricain, marqué par le scandale des "Panama Papers", pour attirer les investissements étrangers et relancer une économie en berne.

Le social-démocrate de 66 ans a été élu le 5 mai face au candidat de droite Romulo Roux, qu'il a devancé de seulement 2% des voix. Il succède à Juan Carlos Varela, dont la popularité a pâti de la baisse de l'activité économique, de l'augmentation du coût de la vie, des scandales de corruption et de la crise des secteurs de la santé et de la justice. "Nous allons vers des jours meilleurs pour le Panama. Nous allons construire un avenir meilleur, avec effort, espérance, fierté et coeur", a déclaré sur Twitter le nouvau chef de l'Etat, du Parti révolutionnaire démocratique (PRD). Eleveur et chef d'entreprise, l'ex-ministre du Développement agricole s'est engagé à gouverner pour les plus pauvres et "sans voler", dans un pays considéré comme un des plus inégalitaires au monde. Face au ralentissement économique, le défi majeur va consister à rétablir l'image du Panama, afin d'obtenir plus d'investissements étrangers et de créer des emplois. Trois ans après la révélation des "Panama Papers", le pays, connu pour son canal interocéanique - par lequel transitent 5% du commerce maritime mondial - de nombreux casinos, centres commerciaux et gratte-ciels, n'a toujours pas réussi à se défaire de son image sulfureuse de paradis fiscal. Fin juin, le pays a réintégré la liste "grise" du Groupe d'action financière internationale (Gafi), qui épingle les pays ne coopérant pas suffisamment pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Le Panama, inscrit sur cette liste en 2014, en avait été retiré deux ans plus tard après s'être engagé à introduire plus de transparence dans son système financier et bancaire. Le respect de ces engagements a été jugé insuffisant. La France maintient également le pays sur sa liste des paradis fiscaux, tout comme l'avait fait la Commission européenne avant finalement de l'en retirer. Apparaître sur ces listes représente un obstacle évident pour attirer des investisseurs étrangers, entreprises ou particuliers pouvant être pénalisés dans leur pays d'origine. Au cours des dernières années, le gouvernement a toutefois accéléré les réformes pour rendre son système financier plus transparent, punir l'évasion fiscale de peines de prison et échanger des informations bancaires selon les normes de l'OCDE. Laurentino Cortizo a promis d'engager les "réformes" nécessaires pour sortir des listes étrangères "dans un an". (Belga)

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