Accueil Actu

Prostituée trans tuée au Bois de Boulogne: soupçons sur l'arme du crime

L'arme qui a servi au meurtre d'une prostituée trans dans le Bois de Boulogne mi-août a-t-elle pu être dérobée à un policier? Le pistolet n'a pas été retrouvé mais des soupçons pèsent sur sa provenance, selon des sources proches du dossier.

Sur les lieux du drame qui a coûté la vie la nuit du 16 août à Vanesa Campos, une travailleuse du sexe de 36 ans d'origine péruvienne, les enquêteurs ont retrouvé une douille de 9 mm d'un modèle dont sont dotées les forces de l'ordre.

Plusieurs médias, dont Le Canard Enchaîné, ont fait un lien avec le vol, confirmé à l'AFP, d'une arme de service appartenant à un fonctionnaire de la Police aux Frontières (PAF) survenu dans son véhicule la nuit du 9 août dans le secteur du Bois de Boulogne, soit quelques jours avant le meurtre.

La prudence reste cependant de mise car des analyses sont toujours en cours, a indiqué une source proche du dossier. "Et tant que nous n'aurons pas mis la main sur l'arme du crime, on ne peut rien affirmer avec certitude", a-t-elle ajouté.

"Il y a une unité de temps et de lieu qui interroge", a relevé une autre source proche du dossier. Le policier avait déclaré le lendemain à sa hiérarchie le vol de son arme.

Cinq personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire mardi dans le cadre de l'enquête sur le meurtre. Elles ont été présentées par plusieurs sources comme des "détrousseurs" ou des "roulotteurs".

Vanesa Campos avait été tuée alors qu'elle tentait d'empêcher plusieurs hommes de dépouiller un client dans le Bois de Boulogne, haut lieu de la prostitution parisienne.

Selon un décompte du ministère de l'Intérieur, le nombre de pertes ou de vols d'armes de type Sig Sauer, l'arme individuelle en dotation chez les forces de l'ordre, s'établit à 20 depuis le début 2018. Il était de 17 en 2017 et 12 en 2016. "Des chiffres à mettre en perspective avec le nombre croissant de policiers et de gendarmes autorisés à porter une arme", sur fond de menace terroriste, fait-on valoir à Beauvau.

"L'administration prend très au sérieux le traitement disciplinaire des pertes d'arme de service", relève une source à l'Intérieur. Sauf cas très particulier, "chaque perte de l'arme donne systématiquement lieu à une sanction disciplinaire, dont le quantum est fonction du degré d'imprudence ou de négligence", ajoute-t-elle.

À lire aussi

Sélectionné pour vous