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Riad Turk, le "Mandela syrien", a obtenu l'asile en France

(Belga) L'opposant historique Riad Turk, 88 ans, surnommé le "Mandela syrien" pour ses longues années passées dans les geôles du régime de Damas, a obtenu l'asile en France, a annoncé lundi sa fille Khuzama Turk.

"Les papiers lui ont été remis aujourd'hui chez lui" par le directeur général de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) Pascal Brice, a indiqué Khuzama Turk, en précisant que son père était "très ému" et "très content". M. Turk était arrivé en France "fin juillet", a-t-elle ajouté. Il avait alors été exfiltré de Syrie où il vivait dans la clandestinité. Depuis "il se repose, il en a besoin, le trajet a été difficile, très compliqué", a ajouté sa fille, elle même arrivée en France il y a cinq ans avec ses enfants. M. Turk s'est vu attribuer la protection de la France au titre de l'"asile constitutionnel", réservé à ceux qui agissent en faveur de la liberté (journalistes, militants associatif, artistes, intellectuels...). Cette protection, qui concerne moins de dix personnes par an, est la moins connue des trois prévues par l'Ofpra, qui utilise surtout la convention de Genève de 1951 sur les réfugiés (persécutions du fait de la race, la religion, la nationalité...) et la protection subsidiaire (guerre, risques de torture...). Considéré comme l'un des plus farouches opposants au régime de Damas, M. Turk a passé plus de 17 ans dans les geôles du président Hafez al-Assad, avant d'être à nouveau emprisonné en 2001 par son fils, le président actuel Bachar al-Assad. Condamné à deux ans et demi de prison, il avait toutefois été libéré en novembre 2002 pour raisons de santé. M. Turk fut longtemps secrétaire général de la faction dissidente du PC syrien - Parti communiste syrien-Bureau politique, interdit par le pouvoir Assad et rebaptisé dans les années 2000 Parti du peuple démocratique syrien. Il fit également partie des signataires de la "Déclaration de Damas", un manifeste adopté en 2005 par les groupes d'opposition syriens et réclamant "un changement démocratique et radical" dans le pays. Après le début du conflit syrien en 2011, ce natif de Homs (160 km au nord de Damas) avait apporté son soutien au mouvement de contestation, alors pacifique, ainsi qu'au Conseil national syrien, instance née à l'été 2011 à Istanbul pour rassembler les forces de l'opposition. (Belga)

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