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Rupture d'un barrage minier au Brésil: au moins 9 morts, plusieurs centaines de disparus

La rupture d'un barrage minier a tué au moins neuf personnes au Brésil, mais le bilan pourrait considérablement s'alourdir, avec quelque 300 personnes disparues samedi et des "chances minimes" de retrouver des survivants. "Nous avons neuf personnes décédées. Nos données nous indiquent qu'il y a environ 300 disparus", a déclaré un porte-parole des pompiers.

"La police, les pompiers et les militaires ont tout fait pour tenter de secourir d'éventuels survivants, mais nous savons qu'à partir de maintenant les chances sont minimes et nous ne trouverons probablement que des corps", avait indiqué auparavant à la presse Romeu Zema, gouverneur de l'État de Minas Gerais, où une tragédie similaire avait fait 19 morts en 2015. Un premier bilan des pompiers fait état de 200 disparus, un autre émis par les autorités annonce 150 disparus.

Les autorités locales ont précisé que 270 personnes qui se trouvaient sur le site de Vale avaient été retrouvées en vie. La rupture d'un barrage du complexe minier de Córrego do Feijão, qui en compte trois au total, a eu lieu vendredi en début d'après-midi à Brumadinho, commune de 39.000 habitants située à 60 km au sud-ouest de Belo Horizonte, capitale du Minas Gerais.


Une tragédie humaine

Une véritable marée de boue de couleur marron aux reflets grisâtres recouvrait d'immenses surfaces de végétation, et de nombreuses maisons ont été détruites, a constaté un photographe de l'AFP qui a survolé la zone. "La plupart des personnes touchées sont nos employés", a affirmé le PDG de Vale, Fabio Schvartsman, lors d'une conférence de presse. "Nous ne connaissons pas encore le nombre des victimes, mais nous savons qu'il sera élevé", a-t-il ajouté. Il a précisé que la cantine avait été engloutie par la coulée de boue à l'heure du déjeuner.

"La tragédie environnementale devrait être moindre que celle de 2015, mais la tragédie humaine bien plus importante", a conclu le dirigeant, dont l'entreprise était également impliquée dans le drame survenu en 2015.

Les actions de Vale ont chuté de plus de 8% à la clôture de la Bourse de New York, après avoir plongé dans un premier temps de plus de 11% à l'annonce de cette nouvelle tragédie. Le site internet d'informations G1 a affirmé que la Justice du Minas Gerais avait ordonné de bloquer des comptes bancaires totalisant un milliard de reals (233 millions d'euros) en prévision de l'indemnisation des victimes.

À Brumadinho, de nombreux proches de salariés de la mine attendaient des nouvelles avec anxiété et ne cachaient pas leur révolte face au peu d'informations obtenues auprès des autorités. "Ils ne veulent rien dire! Ce sont nos fils, nos maris, et personne ne dit rien. Mon neveu de cinq ans m'a demandé si son père était mort. Qu'est-ce que je vais lui dire?", a déclaré à l'AFP Olivia Rios.


"Nous allons constater les dégâts pour prendre toutes les mesures nécessaires pour atténuer la souffrance des familles"

Selon le gouvernement du Minas Gerais, une centaine de pompiers a été mobilisée et plusieurs dizaines hélicoptères ont été utilisés pour les secours. Le président Jair Bolsonaro a affirmé qu'il se rendrait au Minas Gerais samedi. "Nous allons constater les dégâts pour prendre toutes les mesures nécessaires pour atténuer la souffrance des familles de possibles victimes, ainsi que les problèmes environnementaux", a affirmé le chef de l'État lors d'un point presse depuis Brasilia.

À une quinzaine de kilomètres du barrage, le site d'Inhotim, plus grand musée à ciel ouvert du monde avec sa collection d'art contemporain, a été évacué "par précaution". Ce haut lieu du tourisme brésilien accueille environ 35.000 visiteurs par mois. En novembre 2015, la rupture du barrage de Samarco, une copropriété de Vale et du groupe anglo-australien BHP, avait fait 19 morts et provoqué un drame écologique sans précédent au Brésil, près de Mariana, à environ 150 km de Belo Horizonte.

"C'est incroyable que trois ans et deux mois après Mariana, un autre accident avec les mêmes caractéristiques ait lieu dans la même région", s'est insurgé Greenpeace dans un communiqué. À l'époque, des centaines de kilomètres carrés avaient été submergés par un tsunami de boue, qui avait traversé deux États brésiliens et s'était répandu sur 650 kilomètres jusqu'à l'océan Atlantique à travers le lit du fleuve Rio Doce, l'un des plus importants du Brésil.

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