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Sofia, une Belge détenue en Syrie, refuse de laisser partir son fils de 3 ans

On compte actuellement 69 enfants belges dans des camps en Syrie. Leurs parents ont rejoint les rangs du groupe terroriste Etat islamique. La Belgique compte demander l'aide des États-Unis pour les rapatrier. Benjamin Samyn et Aline Lejeune ont recueilli le témoignage d'une mère détenue dans un camp syrien. Cette dernière souhaite rentrer en Belgique avec son fils.

Sofia est détenue dans un camp kurde au nord de la Syrie. Elle est accompagnée de son fils de 3 ans. Elle avait suivi son mari en 2015 en rejoignant les rangs de l'Etat islamique. Elle note la volonté de la Belgique de rapatrier les enfants, mais elle refuse de laisser partir le sien seul.

"Je suis la seule stabilité qu'il a depuis qu'il est né et la seule figure d'attachement aussi. Depuis que nous sommes ici au camp, ça va faire bientôt 2 ans, je lui explique que nous irons en Belgique et que nous allons rentrer ensemble. Je n'ai pas envie qu'il pense que je lui ai menti, que je l'ai abandonné. Je sais que si je l'envoie seul en Belgique, il sera détruit. Ça sera un choc émotionnel immense pour lui", explique Sofia. 

C'est à nouveau commettre une violence à leur égard


Pour le Délégué général aux Droits de l’enfant, il serait impensable de ramener les enfants sans les mères. "Les séparer de leurs mères brusquement c'est à nouveau commettre une violence à leur égard, une violence dont nous serions responsables ce coup-ci. Et donc ce n'est pas inutile de rappeler que la Belgique a été signataire parmi les premiers de la Convention droits de l'enfant qui a, dans quelques jours, 30 ans d'existence. C'est le moment ou jamais de montrer qu'on croit à cette convention qui dit quand même clairement que dans toutes les décisions qu'il importe, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être la priorité", a précisé Bernard De Vos.

Au niveau judiciaire, une fois arrivées en Belgique, les mères seront entendues par un juge d’instruction et probablement placées en détention. Mais le maintien du lien avec l’enfant reste possible. "Il faut savoir qu'en détention une personne n'est jamais privée de droits aussi essentiels que le droit aux relations avec son propre enfant et dans ce type d'hypothèses, toute une série de services existent. Je pense par exemple au relais parent-enfant qui permet d'organiser les visites entre un enfant et son parent qui est incarcéré", a expliqué Fabian Lauvaux, avocat de Sofia.

Dans les camps kurdes, les femmes belges détenus et leurs enfants attendent toujours d'être fixés sur leur sort.

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