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Tensions diplomatiques: un émissaire turc reçu à Washington

(Belga) Un haut responsable turc a été reçu mercredi au département d'Etat à Washington, pour tenter de désamorcer la crise diplomatique entre les deux pays après l'incarcération en Turquie du pasteur américain, Andrew Brunson.

Le vice-ministre turc des Affaires étrangères Sedat Önal a rencontré le numéro deux de la diplomatie américaine, John Sullivan, en fin de matinée. Il n'a fait aucune déclaration à son arrivée. Les Etats-Unis et la Turquie, deux alliés au sein de l'Otan, traversent depuis plusieurs jours leur plus grave crise depuis plusieurs décennies. La semaine dernière, Washington a pris des sanctions contre deux ministres turcs et Ankara a réagi avec des mesures similaires. Les tensions, déjà vives depuis plusieurs mois, ont connu une brusque escalade la semaine dernière en lien avec l'incarcération en Turquie du pasteur américain, Andrew Brunson, accusé par les autorités turques de "terrorisme" et d'"espionnage". M. Brunson, qui nie fermement ces accusations, a été placé en résidence surveillée fin juillet après un an et demi de détention. Mais les dirigeants turcs semblent soucieux de ne pas envenimer la situation alors que cette crise diplomatique fait souffler un vent d'inquiétude sur les marchés turcs. Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a ainsi eu un entretien téléphonique lundi avec son homologue américain Mike Pompeo. La presse turque a fait état d'un "accord préliminaire" en vue d'apaiser les tensions, mais le département d'Etat américain a minimisé la portée de cet accord. "Si nous avions conclu un accord, je pense que le pasteur Brunson serait rentré à la maison", a déclaré mardi la porte-parole du département d'Etat, Heather Nauert. "Les progrès que nous voulons, c'est que le pasteur Brunson, nos employés locaux et d'autres Américains rentrent à la maison", a ajouté Mme Nauert. "Voilà le progrès que nous voulons et il est clair que nous n'y sommes pas encore". Elle faisait allusion à l'arrestation d'employés locaux des missions américaines en Turquie, accusés d'activités "terroristes". D'autres sujets épineux contribuent à tendre les rapports entre les deux pays: Ankara reproche notamment à Washington son soutien à une milice kurde en Syrie et son refus d'extrader le prédicateur Fethullah Gülen, que le président turc Recep Tayyip Erdogan désigne comme le cerveau du putsch avorté de juillet 2016. (Belga)

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