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Texas: dans la région de Houston, constat d'échec pour l'enseignement en ligne

Fini l'école en pyjama pour les élèves de Pasadena, au Texas: même si le coronavirus y fait rage, des dizaines de milliers d'élèves vont retourner physiquement en classe début janvier, en raison des résultats scolaires inquiétants enregistrés à l'automne.

Jusque-là, les familles pouvaient choisir d’envoyer leurs enfants à l’école ou de les garder chez eux, option retenue pour près de la moitié des 50.000 élèves, de la maternelle à la terminale.

Mais à l’issue des premiers examens organisés à Pasadena, près de Houston cet automne, 40% n'avaient pas validé au moins une de leurs matières, plus du double de ceux qui vont physiquement en classe.

Durant l’année scolaire 2019-2020, le taux d’échec ne dépassait pas les 13% pour l'ensemble des élèves.

Les élèves qui étudient en ligne comme ceux qui sont retournés en classe "m'inquiètent quant à leur capacité à acquérir les savoirs fondamentaux, mais les enfants en virtuel nous préoccupent tout particulièrement en ce moment", explique DeeAnn Powell, qui supervise les établissements de la zone.

Son district couvre une petite partie de la ville de Houston ainsi que les municipalités de South Houston et de Pasadena, dont les habitants sont en grande majorité d'origine hispanique.

DeeAnn Powell est consciente que la crise sanitaire a aggravé la situation de cette population déjà défavorisée.

"La plupart de nos enfants vivent dans des familles à faibles revenus", explique-t-elle dans un entretien en ligne. "Les familles dont les deux parents travaillent peuvent difficilement rester chez eux et s'assurer que leurs enfants sont studieux (...) C’est donc un véritable combat."

"Parfois, on découvre aussi que les enfants ne restent pas chez eux pour des questions de sécurité: des parents les emmènent avec eux au travail, faire leurs courses ou d’autres activités, ce qui les éloigne de leurs devoirs scolaires", dit-elle. Et certains adolescents ont tout bonnement abandonné l’école, pour travailler dans les supermarchés ou les fast-foods.

Pour aider les plus modestes, un accompagnement matériel a été mis en place. "Nous fournissons les ordinateurs, nous fournissons l’abonnement internet si besoin", dit-elle, mais le problème principal, c’est la participation: "dormir ou faire l’école en pyjama est beaucoup plus facile que de s’habiller pour une journée de classe", selon elle.

- "Aucun danger" -

Certains districts scolaires de la région ont déjà arrêté les cours en ligne. D'autres réservent désormais les cours en ligne aux seuls élèves ne pouvant aller à l'école pour des raisons médicales ou à ceux ayant de bons résultats.

À Houston même, quatrième plus grande ville des Etats-Unis, les familles gardent la possibilité d’opter pour l’enseignement à distance.

En accord avec ses parents, Lucas, 15 ans, s'apprête lui, sans grand enthousiasme, à retourner à l'école début janvier, même si les hôpitaux de la région se rapprochent à nouveau du pic de l'été.

"Je ne vois aucun danger à retourner à l'école, nous sommes à près de deux mètres de distance, et je vois déjà mes amis en ce moment", dit-il.

Ici comme ailleurs, les contaminations détectées ont essentiellement eu lieu hors du cadre scolaire. Et une série de mesures sanitaires ont été mises en place, avec port du masque obligatoire, distanciation, gel hydroalcoolique partout, désinfection régulière des locaux, tests réguliers...

Lucas Donalson reconnaît n'avoir pas rendu tous ses devoirs à temps pendant l'enseignement en ligne. Mais il met cela en partie sur le compte des enseignants, mal à l'aise avec les outils informatiques imposés, qui entrent parfois une mauvaise date de rendu ou oublient d’en indiquer.

"Certains de mes amis ne rendaient pas leurs devoirs parce que personne n'était là pour leur dire +Il faut faire ça+, aucune cloche ne leur rappelait de changer de matière", dit l'adolescent. "Alors à la fin des cours, ils s'endormaient..."

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