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Un ancienne esclave de Daesh reçoit le prix Nobel de la paix: "Une voix à toutes les femmes victimes de violences sexuelles"

Nadia Murad s'est, elle aussi, exprimée aujourd'hui. L'ancienne esclave sexuelle du groupe terroriste Etat islamique espère que ce prix donnera une voix aux victimes de violences sexuelles. En Irak, cette reconnaissance est aussi un signe d'espoir pour la minorité Yézidies, une communauté décimée par les djihadistes. Jean Pierre Martin.

Comme des milliers de filles et femmes yazidies, une communauté d'Irak que les jihadistes considèrent comme hérétiques, Nadia Murad a été réduite en esclavage sexuel par le groupe État islamique (EI) en 2014, avant de parvenir à s'évader. Celle qui vit actuellement en Allemagne, a reçu le Nobel de la paix avec le médecin congolais Denis Mukwege.

"J’espère que cette récompense donnera une voix à toutes les femmes victimes de violences sexuelles (…) Pour la première fois, j’ose espérer que le peuple Yézidi ne disparaisse pas", explique-t-elle. 

A Dohuk en Irak, vit une grande partie de la communauté yézidie chassée de ses villages par l’organisation Etat Islamique. Tous exhibent la photo de leur héroïne, Nadia Murad.


"Notre vie n’a été que torture"

Jamilla n’a que 18 ans et a vécu le même cauchemar que Nadia Murad. Elle a été esclave sexuelle de Daesh.

"A cause de l’Etat Islamique, notre vie n’a été que torture. Depuis que j’ai été libérée, je vis avec ces cauchemars. Nous vivons mal. Mais je me réjouis de l’attribution du prix Nobel à Nadia Murad, à une survivante, à une ancienne esclave comme moi", confie-t-elle. 

Non loin du camp de réfugiés, dans la montagne du nord de l’Irak, se trouve le lieu saint des Yézidis. Avec ses temples aux toits coniques, la petite communauté entretient ici ses traditions millénaires. L'organisation Etat Islamique a failli faire disparaître toute cette communauté. 

"7 membres de ma famille sont toujours prisonniers des terroristes de l’Etat Islamique. Notre communauté est décimée. Nous avons besoin d’aide", indique une habitante. 

Plus de 6400 femmes yézidies ont été enlevées par l’organisation Etat Islamique. La moitié a pu être sauvée mais le sort des autres est toujours inconnu.

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