Accueil Actu

Une annonce de sommet qui crée la stupeur: deux précédents historiques

L'Américain Richard Nixon annonçant le 15 juillet 1971 se rendre en Chine l'année suivante, l'Egyptien Anouar-El-Sadate prêt le 9 novembre 1977 à aller à Jérusalem: deux annonces surprises de visites historiques entre ennemis, comparables à celle, vendredi, d'une future rencontre Trump-Kim Jong Un.

- Nixon en Chine -

En pleine guerre froide, le 15 juillet 1971, le président américain Richard Nixon prend le monde par surprise en annonçant, lors d'une courte allocution télévisée, qu'il accepte une invitation du premier ministre Zhou Enlai à se rendre en Chine populaire avant mai de l'année suivante.

"Il ne peut y avoir de paix stable et durable sans la participation de la République populaire de Chine et de ses 750 millions d'habitants", fait valoir le locataire de la Maison blanche. "J'entreprendrai ce voyage", dit-il, "parce que je crois que c'est un voyage pour la paix".

Nixon révèle que le prélude à cette bombe diplomatique a été une visite secrète en Chine, le week-end précédent, de son conseiller aux Affaires étrangères Henry Kissinger, que tout le monde avait cru retenu au Pakistan par un ennui de santé.

Et un peu plus tôt, en avril, les matchs de tennis de table, à Pékin, entre les équipes américaine et chinoise avaient donné le coup d'envoi d'une "diplomatie du ping-pong", à une époque où les Etats-Unis reconnaissaient Taïwan, une province rebelle pour la Chine.

C'est finalement le 21 février 1972 qu'il arrive à Pékin pour rencontrer le Premier ministre chinois. Mais leurs entretiens prennent plusieurs heures de retard... en raison d'une rencontre surprise entre Nixon et le leader chinois Mao Zedong.

Cette première visite d'un président américain en Chine a ouvert la voie au rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1979, Washington s'engageant à ne plus entretenir de relations officielles avec Taïwan.

- Sadate à Jérusalem -

Le 9 novembre 1977, le président égyptien Anouar al Sadate annonce, suscitant une incrédulité générale, son intention de se rendre en Israël. "Je suis prêt à me rendre chez eux à la Knesset pour discuter (...) Je suis prêt à me rendre au bout du monde si cela peut éviter qu'un de mes soldats ou officiers ne soit blessé", déclare t-il dans un discours devant le parlement, quatre ans après la guerre israélo-arabe d'octobre 1973.

Six jours plus tard, dans une lettre adressée au "cher président Sadate", le Premier ministre israélien Menahem Begin, au pouvoir depuis quelques mois, invite officiellement le Raïs à venir à Jérusalem.

Le 19 novembre, le président Sadate est le premier chef d'Etat arabe à prendre le risque politique de se rendre en Israël depuis la fondation de l'Etat en 1948 et après quatre guerres israélo-arabes. Il arrive à Jérusalem pour une visite de 43 heures, serrant la main à ses ennemis jurés. Il s'entretient à plusieurs reprises avec le chef du gouvernement et s'adresse à la Knesset aux députés israéliens.

Ce voyage historique ouvrira la voie aux accords de Camp David en septembre 1978, qui aboutiront le 26 mars 1979 à la signature, sous l'égide des Etats-Unis, du traité de paix israélo-égyptien, le premier jamais conclu entre Israël et l'un de ses voisins.

Il mettra fin à plus de 31 ans d'état de guerre entre Israël et l'Egypte qui se retrouvera isolée dans le monde arabe. Très critiqué dans son propre pays, Anouar el-Sadate sera assassiné en octobre 1981 par des islamistes.

À lire aussi

Sélectionné pour vous