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Une petite grenouille au menu de rentrée de la Cour suprême des Etats-Unis

(Belga) Une petite grenouille menacée d'extinction est le sujet de très sérieux débats lundi à la Cour suprême des Etats-Unis qui fait sa rentrée amputée d'un juge, en raison de la féroce bataille autour du candidat de Donald Trump.

La plus haute juridiction du pays entame ses travaux avec huit juges au lieu de neuf après le départ en retraite surprise du juge Anthony Kennedy cet été et l'imbroglio autour de son successeur désigné, Brett Kavanaugh. Ce magistrat conservateur semblait en bonne voie d'être confirmé par le Sénat quand une femme l'a accusé, il y a quinze jours, d'une agression sexuelle remontant à 1982, qu'il nie vivement. Les auditions passionnelles jeudi du juge et de son accusatrice n'ont pas permis de réconcilier leurs versions et le Sénat, très divisé sur cette affaire, a demandé un complément d'enquête au FBI. Sans attendre ses conclusions, le temple du droit américain s'est saisi du dossier d'un petit batracien typiquement américain, le Lithobates sevosus, qui figure sur la liste des espèces menacées d'extinction dressée par l'Union internationale pour la conservation de la nature. Aujourd'hui ses rares représentants vivent dans une forêt humide du Mississippi. Mais une agence chargée de la protection de la biodiversité a désigné une zone située à environ 80 km comme "habitat critique" pour cette grenouille. L'endroit choisi comporte toutes les qualités pour l'aider à se reproduire: des mares qui s'assèchent (donc de l'eau mais pas de poisson prédateur pour les oeufs), une canopée ouverte pour laisser entrer le soleil... Mais arguent les propriétaires des lieux, la grenouille n'y vit pas. La Cour suprême devra donc répondre à cette question: les autorités ont-elles le droit de décréter un habitat critique si l'espèce concernée n'y habite pas ? Mardi, la Cour se penchera sur le sort d'un condamné à mort de l'Alabama, qui n'a plus de souvenir de son crime après plusieurs AVC. Ses défenseurs s'interrogent sur le sens de la peine s'il n'est pas en mesure de comprendre pourquoi il est exécuté. En novembre, un chasseur d'élans reviendra pour la deuxième fois demander le droit d'utiliser son aéroglisseur sur les rivières de l'Alaska, interrogeant au passage le partage des compétences fédérales et des Etats. Si aucun dossier très politique n'est encore à l'ordre du jour, il est possible que la Cour, chargée de veiller à la conformité des lois et des décrets, soit saisie de la problématique de l'enfermement des enfants étrangers ou de l'interdiction des personnes transgenres dans l'armée. (Belga)

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