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Venezuela: reprise tendue du dialogue opposition-gouvernement

Le gouvernement vénézuélien et une partie de l'opposition ont repris lundi leurs discussions en République dominicaine, dans un contexte de tension après la décision du pouvoir de convoquer une élection présidentielle anticipée.

Les délégués se sont entretenus pendant six heures, et les discussions devaient reprendre dans la soirée après une pause, a indiqué à la presse le porte-parole de la présidence dominicaine.

La coalition de l'opposition, la Table de l'unité démocratique (MUD), s'est présentée divisée à ce nouveau cycle de pourparlers: Volonté populaire, le parti de Leopoldo Lopez, une des figures de l'opposition, a décidé de quitter la table des négociations faute de "garanties électorales".

Depuis le mois de décembre, le gouvernement et l'opposition négocient en République dominicaine pour tenter de trouver une solution à la crise politique qui secoue le Venezuela.

Mais depuis la décision de la semaine dernière du pouvoir vénézuélien, englué dans une grave crise économique, de convoquer une élection présidentielle anticipée avant le 30 avril, les pourparlers devraient se concentrer sur la date de l'élection et les garanties électorales réclamées par l'opposition.

Jusqu'à présent, la présidentielle était officiellement prévue pour fin 2018 mais, selon les analystes, la date a été avancée par le camp présidentiel pour profiter d'une dynamique électorale favorable et des divisions de l'opposition.

Vendredi, la justice vénézuélienne a en outre écarté la MUD de la course à la présidentielle en tant que coalition, dégageant la voie pour la réélection du président Nicolas Maduro. Les partis qui composent la MUD peuvent en revanche participer individuellement au scrutin, dont la date précise n'a pas encore été annoncée par le Conseil national électoral.

"Aujourd'hui, ce pourrait être un grand jour", a déclaré en arrivant aux pourparlers le ministre de la Communication Jorge Rodriguez, le chef de la délégation gouvernementale.

"Nous sommes prêts à trouver un accord avec les représentants de l'opposition qui sont présents aujourd'hui. Les affaires des Vénézuéliens se règlent entre Vénézuéliens, on ne tolérera pas d'ingérences grossières", a ajouté le ministre.

"Si le gouvernement ne cède pas, il n'y a pas d'accord. Il y a une liste de garanties, l'une d'entre elles est la (présence) d'observateurs internationaux" pendant le scrutin, a déclaré à l'AFP le député Enrique Marquez, un des négociateurs de la MUD.

Mais à Caracas, le numéro deux du chavisme, Diosdado Cabello, vice-président du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), a souligné la détermination du pouvoir à ne pas faire de concessions. "La capitulation n'est pas envisagée", a-t-il dit.

Les décisions du gouvernement vénézuélien ont soulevé un tollé à l'étranger. Plusieurs pays, dont l'Argentine et la Colombie, ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne reconnaîtraient pas les résultats de la présidentielle.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Alfonso Dastis, a déclaré lundi douter que cette élection puisse être "propre" et "juste".

"Ca ne se présente pas bien", a dit M. Astis à la radio Onda Zero, relevant notamment "les restrictions qui sont apportées à la participation des forces de l'opposition".

Dimanche prochain, le PSUV doit officialiser la candidature de Nicolas Maduro à un nouveau mandat présidentiel.

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