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Salah Abdeslam aurait profité d'un déménagement pour sortir de la maison de Molenbeek et fuir

Selon une source proche de l’enquête qui s’est confiée à nos confrères de la RTBF, Salah Abdeslam aurait profité d'un déménagement pour fuir Molenbeek. Sa maison était en effet surveillée et les forces de l’ordre attendaient d’avoir un mandat de perquisition pour pouvoir y pénétrer. Pourquoi alors ne pas avoir quadrillé le quartier, en attendant de pouvoir intervenir? Sudpresse a interviewé une source expliquant le choix de la police.

Trois jours après les attentats de Paris, les unités spéciales de la police fédérale belge ont pris d'assaut un bâtiment sis au 47 de la rue Delaunoy à Molenbeek, à la recherche de Salah Abdeslam. Des traces du passage de ce dernier ont été décelées lors de la perquisition, rapporte mercredi soir la RTBF sur son site Internet. Des complices auraient profité du va-et-vient des voitures et d'un déménagement pour dissimuler Salah Abdeslam, soit dans un véhicule, soit peut-être dans un meuble, précise la chaîne publique, qui cite des sources proches du dossier. Sollicité par Belga, le parquet fédéral s'est refusé à tout commentaire.


Un faux déménagement organisé par Lazez Abraimi?

Selon les journaux de Sudpresse, Salah Abdeslam aurait profité de l'aide d'un "déménageur": le fameux Lazez Abraimi, cet habitant de Jette de 39 ans, arrêté  le 19 novembre, lors d'une série de perquisitions menées à Bruxelles. Il s'agit d'une personne qui a été interpellée jeudi lors de la série de perquisitions menées à Bruxelles. Deux armes de poing ont été découvertes dans son véhicule ainsi que des traces de sang. L'avocat de Lazez Abraimi s'était rendu célèbre pour avoir justifié la présence d'armes dans le véhicule de son client par le fait que celui-ci faisait des "brocantes".


Le parquet fédéral minimise le "ratage"

Le ministre de la Justice Koen Geens avait affirmé lors d'une émission télévisée enregistrée par VTM, et qui doit être diffusée ce mercredi soir, que, durant la nuit du 15 au 16 novembre, la police n'a pas pu perquisitionner une habitation dans laquelle Salah Abdeslam pouvait se dissimuler. Le parquet fédéral avait rétorqué qu'il n'était pas correct d'affirmer que Salah Abdeslam avait pu échapper à la police en raison du fait que des perquisitions nocturnes ne peuvent être effectuées. "Nous avions une information indiquant que Salah pouvait ou avait pu se trouver dans l'habitation en question. Une perquisition a donc été effectuée et n'a rien livré", avait expliqué le parquet fédéral. "Affirmer qu'on n'a pas pu l'arrêter parce que nous ne pouvions pas effectuer de perquisitions entre 21h00 et 05h00 et qu'il s'est échappé durant cette tranche horaire, est une extrapolation", avait-il ajouté.


Pourquoi la police n'a-t-elle pas quadrillé le quartier?

Si la police craignait que Salah Abdeslam ne se trouve au 47, rue Delaunnoy à Molenbeek, qu'elle surveillait la maison mais sans pouvoir intervenir en raison des heures limitées pour les perquisitions, pourquoi alors le quartier n'a-t-il pas été bouclé? Selon une source haut placée, interviewée par Sudpresse, ce fut un choix délibéré. "Ils ont tiré les leçons de l'expérience de Verviers, raconte cette source, dans La Capitale. Là, on avait fait des écoutes plusieurs jours avant la perqui. (...) Ici, ils ont eu peur, s'ils bouclaient le quartier en déployant des policiers en nombre pendant la nuit, que les médias rappliquent et que les habitants de ce quartier, qui est une zone difficile de Molenbeek, se mettent à provoquer des émeutes, faisant perdre le contrôle de la situation aux policiers".

Selon la RTBF, les enquêteurs avaient la certitude que Salah Abdeslam se trouvait au numéro 47 de la rue Delaunoy à Molenbeek. La chaîne publique indique que plusieurs sources proches du dossier confirment la présence du suspect à cette adresse à Molenbeek avant l'intervention des unités spéciales.


"Je ne suis pas en charge de l'enquête judiciaire"

Interrogé mercredi à la Chambre par la députée Vanessa Matz (cdH), le ministre de l'Intérieur Jan Jambon a indiqué "ne pas avoir d'information" à ce sujet. "Je n'ai pas et je ne peux pas" avoir d'information à ce sujet, a-t-il précisé, renvoyant au parquet fédéral ou au ministre de la Justice. Je ne suis pas en charge de l'enquête judiciaire", a dit M. Jambon.

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