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"Notre collègue s'est suicidé après avoir appris son licenciement via vidéoconférence": la politique managériale d'Axa critiquée

Un employé d'Axa Belgium accuse sa direction de techniques managériales abusives entraînant un mal-être profond chez ses collaborateurs. Pression accrue, manque d'accompagnement... L'entreprise répond à ces accusations.

Via le bouton orange Alertez-nous, un message dénonçant les pratiques de l'entreprise Axa Belgium nous est parvenu. "Ce lundi 17 janvier, la direction RH a annoncé son licenciement à notre collègue. Il était malade de longue durée et l’annonce de son licenciement a été effectuée par vidéoconférence. Le mardi 18 janvier, son corps était retrouvé par sa famille. Il s’était suicidé", nous écrit-on. 

Ce témoin, qui se dit collaborateur au sein de l'entreprise, dénonce des pratiques managériales abusives entraînant de nombreux arrêts maladie. "Le personnel croule sous la charge de travail. La pression instaurée en politique de management provoque de nombreuses maladies. Le personnel est vu comme un coût qui doit être réduit, un outil qui doit produire le plus possible et coûter le moins cher", ajoute-t-il. 

L'entreprise mise en cause ici est Axa Belgium. À noter que la société se divise en deux parties : AXA Belgium NV (branche d’assurance) et AXA Banque Europe (succursale bancaire). Contactée par nos soins, l'entreprise répond à ces accusations via son porte-parole Gianni De Muynck. 

Le présentiel préconisé pour les entretiens "sensibles"

La direction, qui a bel et bien été informée du décès d'un de ses collaborateurs le 19 janvier dernier, se dit très touchée par ce drame. Cet employé a œuvré pendant 11 mois au sein de l'entreprise. Aujourd'hui, une équipe psychosociale accompagne la famille et ses collègues dans cette épreuve, nous assure-t-on.

Par respect pour ses proches, aucun détail supplémentaire ne nous est donné. La relation de cause à effet entre l'annonce du licenciement et le décès de l'employé, établie par notre témoin, n'est bien sûr pas vérifiée. 

On comprend qu'un licenciement a été réalisé via vidéoconférence avant le drame. Comme dans de nombreux secteurs, la crise sanitaire a bouleversé les modes de travail. Habituellement, ces rendez-vous se déroulent en présentiel. Mais depuis deux ans, les collaborateurs d'Axa sont en télétravail, comme l'imposent les règles établies par les autorités.

Le porte-parole de la firme nous rapporte que pour les entretiens dits "sensibles", comme c'est le cas pour les licenciements, Axa préconise toujours des échanges en présentiel. Cependant, les employés ont ensuite le choix. "On ne va pas forcer les gens à venir physiquement au bureau", détaille Gianni De Muynck. Dans ce cas, si l'employé refuse un entretien en présentiel, c'est en vidéoconférence qu'il est réalisé. 

Une entreprise responsable où le bien-être est au cœur de la stratégie

À l'issue de l'entretien, un soutien psychosocial est toujours proposé, nous indique-t-on. Une équipe spécialisée dans laquelle œuvre notamment un psychologue est disponible si le collaborateur le souhaite. Dans ce cas, il suffirait de mentionner le besoin d'un soutien pour que celui-ci se mette en place.

Axa Belgium se dit surprise par de telles accusations dans ses pratiques managériales. "C'est une entreprise responsable où le bien-être est au cœur de la stratégie. Nous écoutons et accompagnons les collaborateurs", certifie Gianni De Muynck.

En interne, un programme intitulé "Care for you" prévoit un soutien moral pour tous les collaborateurs et les personnes qui vivent sous leur toit. "Si j'ai des problèmes, que ce soit dans ma vie privée ou dans mon travail, je peux parler", ajoute le porte-parole. Selon lui, de telles valeurs ont toujours existé au sein de la firme. Elles auraient même été renforcées en raison de la crise sanitaire. 

Des enquêtes sont menées parmi les employés afin d'évaluer le bien-être. "Et les retours sont positifs", assure Gianni De Muynck. Près de 3.200 collaborateurs travaillent pour Axa Belgium.

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