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"On suait à grosses gouttes": Dominique et son amie sont restées coincées pendant des heures dans un Thalys, "il faisait 45 degrés"

C'est une fin de journée cauchemardesque qu'ont vécue Dominique et Marie-Thérèse hier (mardi) en voulant rentrer de Paris. 

Les deux amies de 58 et 65 ans étaient parties faire un séjour dans la Ville Lumière et ne s'attendaient pas à vivre une telle mésaventure pour rentrer chez elles. "On est épuisé, on n'a pas mangé, on est sale", nous confie Dominique qui était ce mercredi matin dans un Thalys qui la ramenait enfin vers Bruxelles. 

Initialement, le retour était prévu mardi à 17h25 depuis la gare de Paris Nord. Mais très vite, les choses dérapent. "Il y a eu plusieurs messages dans les micros pour dire que le train avait de plus en plus de retard et qu'il ne fonctionnait pas", raconte Dominique qui attendait sur le quai par 39 degrés. 

Finalement, "un Thalys est arrivé depuis Bruxelles et a déposé des passagers. Une heure après l'heure initiale de notre départ, on a pu monter dedans". Mais ce n'était que le début du calvaire. 

"Il a roulé 10 minutes puis s'est arrêté en pleine campagne. On nous a dit que deux compresseurs sur quatre étaient morts". À partir de là, l'angoisse et la température commencent à monter. "Le train était à l'arrêt et éteint. Il n'y avait pas la climatisation". Arrêté en plein soleil, le train va commencer à chauffer de plus en plus fort. "Il faisait 45 degrés, on suait à grosses gouttes", explique Dominique.

Si nos témoins n'ont pas pensé à prendre de photo sur le moment, d'autres passagers ont partagé leur calvaire sur les réseaux sociaux. Comme cette maman américaine accompagnée de sa fille.

Si la quinquagénaire et les gens de son wagon sont "restés relativement calmes", la situation commence à s'envenimer ailleurs dans le train. "On nous a dit que dans une autre voiture, il y avait une maman et ses quatre enfants don le plus petit n'a que quatre mois. Nous sommes adultes, on a pris sur nous, mais les petits commençaient à étouffer. La maman a alors cassé une vitre pour qu'ils puissent respirer."

Après quatre heures interminables passées dans un four, le train "s'est remis péniblement en marche" et a pu arriver à la gare de Saint-Denis. Mais une fois en gare, les ennuis n'étaient pas terminés pour autant. 

Le train ne s'est pas arrêté à quai. Il y avait une voie à gauche et à droite, ce qui rendait impossible l'évacuation. "Il a fallu attendre qu'ils arrêtent la circulation sur les autres voies. Ensuite, on a pu descendre à l'aide d'échelles et d'agents de la SNCF."

"On a été embarqué ensuite dans un autre train qui nous a ramené à Paris Nord. Là, un vieux train est arrivé pour qu'on dorme dedans", raconte encore Dominique qui se sentait de plus en plus excédée. 

"On a dû dormir assis dans ce train, ils nous ont apporté vers minuit des petits packs avec de la nourriture et une petite bouteille d'eau". Après une nuit épouvantable, "les lumières étaient allumées, on a essayé de dormir assis comme on le pouvait", les passagers sont avertis vers 6h du matin que le réseau ferroviaire est totalement interrompu dans les Hauts-de-France. 

Le minimum de courant a été rétabli afin de permettre une reprise progressive de la circulation des trains à partir de 7h45. Ainsi, vers 8h50, Dominique et les autres passagers ont pu embarquer dans un nouveau train qui va les ramener définitivement vers Bruxelles. 

Le trajet n'en sera pas fini pour autant pour les voyageurs épuisés qui doivent encore rentrer chez eux. Dominique, elle, doit prendre un autre train pour rentrer à Namur. 

"On va se plaindre, on va tous envoyer un message", prévient déjà Dominique en parlant d'elle et du groupe de personnes qu'elle a rencontré pendant sa mésaventure. "On était à deux et maintenant, on a un groupe de six. On est resté solidaire". 

Le directeur général de Thalys, Jacques Damas, affirme qu'il y aura "une compensation exceptionnelle avec un remboursement à hauteur de 250%. Le voyageur qui a payé 100 euros, il recevra 250". 

Si cette situation est exceptionnelle, elle pourrait se reproduire à l'avenir car avec les vagues de chaleur de plus en plus importantes, les infrastructures ferroviaires sont soumises à de fortes pressions. 

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