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Audrey, excédée par les automobilistes qui se garent sur le trottoir devant l'école de son fils à Loncin: "Un jour ce sera peut-être votre enfant qui aura un accident!"

C’était un lundi, pareil à des dizaines d’autres pour Audrey. Comme chaque matin, elle conduit son fils à l’école communale de Loncin. Comme chaque matin, le manque de places de parking à proximité va poser problème. Mais cette fois, la jeune femme ne va pas se laisser marcher (ni rouler) sur les pieds.

"Ça fait un moment qu’on se plaint. Ça fait un moment que tous les matins, il y a des parents qui se garent sur le trottoir, juste devant la barrière de l’école" explique Audrey. "Je ne sais pas s’ils sont pressés, s’ils ont peur d’être mouillés ou s’ils ne veulent pas marcher mais je crois que s’ils pouvaient, ils rentreraient avec leur voiture directement dans la cour". Audrey a de l’humour. Elle tente de prendre au second degré une situation qui représente pourtant, à ses yeux, un danger pour les élèves de l’école. Oui, il manque de possibilités de stationnement à proximité de l’établissement. Non, ce n’est pas une raison pour utiliser le trottoir comme parking.


La voiture de trop

Lundi matin, quand elle conduit son fils à l’école de Loncin en province de Liège, elle se retrouve confrontée à la même situation. Audrey attend sur le trottoir, en face de l’entrée. Une voiture arrive et le conducteur semble vouloir s’y garer. Audrey, excédée par ces incivilités, ne bouge pas. C’est là qu’arrive la goutte qui va faire déborder le vase. "Il y a un agent de police qui se trouve tous les matins devant l’école et qui, je le pensais, était là pour faire respecter la loi. Mais là, surprise, il m’a demandé de me déplacer pour que la voiture puisse venir se garer sur le trottoir. J’ai été choquée de cette demande et j’ai refusé de bouger". Audrey considère qu’elle est dans son droit. Qu’elle est légitime sur le trottoir, pas la voiture. Le conducteur ne se démonte pas pour autant et, "après une dizaine de manœuvres" s’amuse Audrey, a tout de même réussi à se garer. Et là, deuxième surprise. "L’agent de police n’a rien dit à ce conducteur. Même pas une remarque pour lui rappeler que le trottoir était conçu pour les piétons et pas pour les voitures. S’il a le temps de m’interpeller pour me demander de bouger, je ne vois pas pourquoi il n’interpelle pas le conducteur pour lui dire qu’il commet une infraction".

Une fois la colère un peu dissipée, Audrey a de nouveau discuté avec l’agent de police. Qui lui a confirmé que des plaintes à ce sujet avaient déjà été déposées à la police. Mais pourquoi n’a-t-il rien fait ? "Il m’a dit que les autres agents ne disaient rien non plus et laissaient les gens se garer" détaille Audrey.


La police, le bourgmestre...et le bouton orange

En rentrant chez elle, Audrey décide qu’il faut en finir avec cette situation. Elle commence donc par appeler la police. "J’ai eu un monsieur très froid au téléphone qui m’a dit que l’agent sur place n’était pas là pour sanctionner les infractions mais pour gérer le flux de voitures… Puis il m’a renvoyé au cabinet du bourgmestre en me disant que lui ne pouvait rien faire". Audrey, toujours décidée à trouver une solution, attrape donc son téléphone et compose le numéro du cabinet du bourgmestre. "Je n’ai pas eu le bourgmestre mais quelqu’un de son cabinet qui m’a dit que le situation était connue et qu’un dossier était ouvert. Concernant l’attitude de l’agent de police qui laissaient des infractions se commettre sous son nez, il m’a conseillé d’entrer un dossier à la police des polices". C'est également à ce moment qu'Audrey décide d'appuyer sur le bouton orange Alertez-nous afin de prévenir la rédaction. "Ce n'est pas dans mes habitudes mais là c'est trop... Je pousse un gros coup de gueule! Ne vous garez pas sur les trottoirs devant les entrées d'école, un jour ce sera peut-être votre enfant qui aura un accident" nous écrivait elle, signant 'une mère en colère'.


"J’avais l’impression de jouer avec mon chat qui me renvoyait une balle"

Lundi soir, Audrey est découragée. Elle a l’impression que son problème n’intéresse pas les autorités et que personne n’apportera de solutions. "J’avais l’impression de jouer avec mon chat qui me renvoyait une balle. La police m’a dit de m’adresser au bourgmestre. A la commune on m’a conseillé de voir avec la police. Moi tout ce que veux, c’est que la sécurité des enfants soit assurée".

Mardi matin, alors qu’elle a emmené son fils à l’école, Audrey a l’impression qu’il y a moins de voitures en infraction. Et jeudi matin, c’est une nouvelle situation qui se présente à elle. "L’agent présent devant l’école faisait le nécessaire pour prévenir les gens qu’ils ne pouvaient pas se garer là. J’ai même entendu une conversation ou il expliquait à une conductrice que le stationnement à cet endroit serait désormais impossible, qu’ils allaient installer des bacs à fleurs".

Est-ce la fin des problèmes d’Audrey ? "Pas sûr. J’attends quand même de voir ces bacs à fleurs installés avant de crier victoire". Mais si on en croit le bourgmestre d'Ans, Grégory Philippin, cette situation devrait bientôt être réglée. "L’installation de jardinières pour empêcher le stationnement illicite a été actée lors du collège communal du 6 juin dernier. Vu les délais de fabrication et de livraison de ce type de matériel, je m’attends à les recevoir dans le courant de cette semaine". Et ensuite ? "Il faudra les placer aux endroits ad hoc mais une fois qu’elles auront été livrées, cela ne prendra plus beaucoup de temps" rassure le bourgmestre. 

Grégory Philippin qui souhaite préciser que "ce problème est connu. Nous avions déjà installé des jardinières devant l’entrée d’écoles qui ne disposent pas d’un parking à proximité. Dans le coin qui nous intéresse, la rue de Jemeppe à Loncin, il y a trois écoles et peu de possibilités de stationnement. Cela devrait s’améliorer à l’avenir. Un chantier dans un tronçon de cette rue, entre l’école et la nationale, devrait permettre de doubler le nombre de places de parking". Et le bourgmestre d’ajouter que la sécurité de ses administrés est évidemment une priorité : "nous sommes une des rares communes à mettre, le matin et à midi, un agent de police devant les écoles".

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