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Coronavirus: certains indépendants comme Sarah, toiletteuse pour chien, s'en sortent mieux que d'autres

Si l'arrêt de l'activité dans les secteurs non-essentiels provoqué par le coronavirus en Belgique a des conséquences dramatiques sur certains indépendants et certaines PME, d'autres traversent la crise avec moins de difficultés. C'est le cas de Sarah.

Voyant sa fille ne pas recevoir les 5000€ de prime unique de la Région wallonne, Laurence nous a prévenus via le bouton orange Alertez-nous, pensant qu'elle n'y avait pas droit. Il n'en est cependant rien et le code NACE du secteur d'activité de Sarah est bel et bien repris dans la liste des professions pouvant prétendre à recevoir cette prime.

"J'ai rempli mon dossier sur la plate-forme le 27 mars et depuis j'attends. Mais je ne m'en fais pas. Je suis en contact sur un groupe Facebook avec d'autres dans mon domaine et certains ont reçu leurs 5000€ mardi", comme 10.315 autres sur les quelque 52.000 demandes parvenues à la Région wallonne.

Son travail, c'est toiletteuse pour chiens. Elle le pratique depuis bientôt 10 ans dans la région de Saint-Ghislain, dans le Hainaut. "J'ai toujours été attirée par les animaux, surtout les chevaux et les chiens. Un jour, pendant une formation en rapport avec les chevaux, un des chiens des propriétaires est revenu du toilettage et j'ai fais « waow ! ». J'ai su que c'était ce que je voulais faire."

Des revenus diminués de moitié

La fermeture obligatoire de son salon de toilettage a, comme pour tous les indépendants, fortement diminué ses rentrées financières. "J'ai perçu mon droit passerelle" (revenu de remplacement accordé aux indépendants pour tout le pays) de 1 291,69€ par mois, alors que les rentrées de son salon oscillent habituellement entre 2600€ et 3000€.

Aucune charge fixe

Mais contrairement à beaucoup d'indépendants ou patrons de petites entreprises, cela lui permet de survivre sans problème. En effet, là où la plupart ont des frais fixes qui leur font réclamer à la Wallonie bien plus que les 5000€ uniques prévus, elle n'en a aucun. Une chance qu'elle mesure bien quand elle lit les témoignages des autres toiletteurs sur leur groupe Facebook. "Il y en a qui ont des enfants, des prêts hypothécaires, etc. Mais moi, je n'ai pas encore de maison et le salon est installé chez mes parents où je ne paie pas de loyer. Donc ça va, je sais m'en sortir."

Elle a même pu payer ses cotisations sociales sans demander de report comme il est possible depuis le début de la crise. En effet, "j'avais de quoi payer et les reporter, ça n'aurait été que reporter le problème". La seule chose qu'elle a demandé, c'est de pouvoir étaler le paiement de la TVA.

Quand je pourrai recommencer à travailler, je porterai juste une visière et un masque en plus, et installer un plexiglas au comptoir pour les paiements

Prête et équipée pour le déconfinement

Et pour le déconfinement, Sarah est déjà fin prête. "Le salon est muni d'un sas. Donc déjà avant, je n'avais pas de contact avec les clients. Ils me déposent le chien dans le sas et ils le récupèrent là. J'ai toujours porté des gants et systématiquement désinfecté les poignées de portes. Donc quand je pourrai recommencer à travailler, je porterai juste une visière et un masque en plus, et installer un plexiglas au comptoir pour les paiements."

Un besoin parfois vital pour certains chiens

En attendant, elle prodigue ses conseils à ses clients sur sa page Facebook. Comme de bien penser à brosser son animal de compagnie pour ne pas devoir le raser de trop près quand elle rouvrira. "Certains chiens ne viennent qu'une fois par an. Et c'est tombé pendant le confinement. Des clients m'ont dit que c'était catastrophique. Certains soins sont nécessaires. Par exemple, les Terre-Neuve ont un gros sous-poil qu'il faut justement enlever à cette période de l'année sinon ils risquent des problèmes de peau. Et pour tous les chiens, des problèmes au niveau des oreilles et des ongles peuvent apparaître sans toilettage."

La liste d'attente s'allonge et je vais travailler plus pour faire en sorte de recaser tout le monde

Déjà overbookée pour le déconfinement

Enfin, là où des professions sentent qu'il faudra encore de longs mois après le déconfinement pour retrouver une activité régulière, Sarah va elle devoir composer avec le « problème » inverse : "Mon agenda est déjà rempli 2 mois à l'avance en temps normal. Et là, la liste d'attente s'allonge et je vais travailler plus pour faire en sorte de recaser tout le monde."

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