Accueil Actu

Face à la crise, Jean-Jacques DIMINUE le loyer de ses locataires de 60€: "Tout le monde est gagnant dans l’histoire", selon lui

Pour aider ses locataires à faire face à la crise énergétique, Jean-Jacques a décidé de diminuer leurs loyers de 60 euros. Le Tournaisien de 61 ans est propriétaire depuis près d'une trentaine d'années, et pour lui, il n'était pas question de passer par l'indexation, malgré le contexte actuel. L'informaticien a même choisi de faire un geste pour soutenir les personnes qui louent ses biens.

"Je suis effaré par les propriétaires, qui dans cette période complexe, augmentent les loyers sans prendre en considération les difficultés des locataires. Notre gouvernement ne fait selon moi rien de tangible pour l'énergie et le Codeco, ça fait pschitt. Cela va se traduire par des expulsions", a-t-il écrit via notre bouton orange Alertez-nous.

Jean-Jacques loue actuellement quatre studios avec les loyers situés entre 300 et 350 euros. Depuis plusieurs années, il ne les a pas indexés. "Les loyers sont petits, mais si on rajoute à ça la nourriture et tout, je me suis dit que mes locataires n’allaient pas s’en sortir."

Il pense aux autres propriétaires qui attendent leur loyer. "Certains maintiennent les indexations et il va arriver que les locataires ne sauront plus louer. A un moment donné, ils vont devoir les jeter à la porte d’une manière ou d’une autre. Et pour ça, il va falloir payer des avocats, des huissiers, … Les locataires vont perdre de l’argent dans cette histoire-là. Les propriétaires également. Tout va s’effondrer."

Il vaut mieux avoir un manque à gagner de 1440 euros

La solution pour lui a donc été de réduire les loyers. "Plutôt que de chercher des solutions bizarres, j’ai préféré réduire les loyers de 60 euros (ce qui représente plus ou moins 20% des loyers), tout en me disant que c’est limité pour une période de 6 mois, soit la trêve hivernale en fin de compte."

Il poursuit: "Il vaut mieux avoir un manque à gagner de 1440 euros et maintenir 4 locataires qui pourront vivre décemment malgré leurs revenus réduits. Tout le monde est gagnant dans l’histoire car à partir du moment où vous avez un locataire qui ne paie pas, tout le monde est mécontent.... Mais j’ai quand même mis une condition pour cette aide: celui qui a une créance ouverte ne bénéficie pas de la réduction."

Cette décision est valable du mois d'octobre au mois de mars. Des locataires ont adressé des remerciements à Jean-Jacques. "Ils m’ont remercié chaleureusement car c’est très difficile pour eux. Même s’il y a d’autres aides du gouvernement, je leur donne cette réduction quoiqu’il arrive pour passer l’hiver plus sereinement. Si la situation devient plus compliquée, je pense encore faire quelque chose."

Beaucoup de propriétaires sont soucieux d’entretenir une bonne relation avec leur locataire

D'autres propriétaires wallons ont-ils pris la même décision que Jean-Jacques? Gilles Rigotti, le président de la section Région wallonne du Syndicat national des Propriétaires et Copropriétaires, ne dispose pas encore de chiffres pour évaluer l'éventuelle ampleur de ces aides proposées aux locataires. "Nous n’avons pas, à ce stade, beaucoup de recul et beaucoup de retour en ce qui concernerait une éventuelle ristourne. Mais je ne suis pas très surpris car beaucoup de propriétaires sont soucieux d’entretenir une bonne relation avec leur locataire. On n’est pas toujours dans une opposition méchant-gentil. Ce ne serait guère surprenant d’apprendre que plusieurs propriétaires ont fait un geste à leur locataire vu la crise actuelle", déclare-t-il.

"En ce qui concerne l’indexation, je sais que beaucoup de propriétaires n’ont pas indexé leur loyer pour préserver la bonne relation avec leur locataire. Nous avons beaucoup de retours à cet égard-là. Donc ça ne m’étonnerait pas que beaucoup de propriétaires fasse un geste en faveur de leur locataire. Même avant la crise, certains n’indexaient pas, donc maintenant, pour préserver la bonne relation qu’ils ont avec leur locataire, ils essayent de trouver un arrangement entre eux. Il y a moyen de demander moins ou de ne pas indexer du tout."

Depuis peu, les loyers des "passoires énergétiques" ne pourront par ailleurs pas être indexés en Flandre et à Bruxelles (voir vidéos ci-dessous). Les gouvernements sont partis du principe que les locataires ne peuvent être pénalisés deux fois, via une facture énergétique élevée et une forte indexation de leur loyer.

En Wallonie, l'indexation des loyers est limitée depuis le 1er novembre, en fonction du certificat PEB des logements. Le dispositif sera appliqué pour une durée d'un an, éventuellement renouvelable. Il s'agit d'une réponse à l'inflation et à la crise énergétique.

Les immeubles disposant d'un certificat PEB A, B et C ne seront pas concernés par la limitation d'indexation. Les propriétaires de ceux bénéficiant d'un certificat PEB D et E devront se limiter à une indexation de respectivement 75% et 50% maximum. Enfin, les loyers des immeubles de PEB F et G, ainsi que ceux des immeubles non pourvus du certificat, ne pourront pas être indexés.

>Les loyers des "passoires énergétiques" ne pourront pas être indexés en Flandre: qu'en est-il en Wallonie et à Bruxelles?

>Coût de l'énergie: les propriétaires de logements énergivores ne peuvent plus indexer leurs loyers à Bruxelles

À la une

Sélectionné pour vous