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La SPA sauve deux chiens maltraités par leur maître toxicomane à Binche: "Il leur manque 15 kg" (vidéo)

La SPA de La Louvière est intervenue il y a quelques jours pour sauver deux chiens chez un particulier toxicomane. “Les deux femelles étaient maigres et tremblaient de peur”, décrit le porte-parole de l’organisme, Gaëtan Sgualdino.

La peau sur les os. Voilà ce qui reste à Zina et Phoebe, deux chiennes recueillies in extremis à Binche par les bénévoles de la Société Protectrice des Animaux de La Louvière (SPA). La photo des croisés American Staff nous est parvenue via le bouton orange Alertez-nous et elle parle d’elle-même. "Il leur manquait au moins 15 kilos chacune, estime Gaëtan Sgualdino, porte-parole de la SPA La Louvière. Ces chiennes n'étaient plus nourries et étaient battues".






Les deux femelles, apeurées, tremblaient dans un coin

La société de protection des animaux a été prévenue du cas de maltraitance par un témoin et est intervenue très rapidement. "Quand nous sommes entrés, nous avons tout de suite remarqué qu’il y avait un problème, raconte le porte-parole. Les deux chiens étaient prostrés dans un coin sur une toute petite couverture, ils ne bougeaient pas. Quand leur maître leur a mis la laisse autour du cou, ils se sont mis à trembler. Ils étaient maltraités et avaient peur".


Un maître toxicomane qui maltraitait ses chiens

La SPA a demandé l’appui de la police pour assurer sa sécurité lors de l’intervention. En effet, les personnes logeant à cet endroit étaient décrites comme étant toxicomanes. "L’intervention s’est bien passée, explique Gaëtan Sgualdino. Les maîtres ont accepté de signer un acte d’abandon volontaire de leurs chiens. La SPA en est alors devenue propriétaire".

"Les maîtres ont compris qu’il valait mieux en rester là, renchérit Laurent Raspe, chef de corps à la police de Binche. A partir du moment où on n’est plus capable de nourrir ses chiens, l’abandon volontaire à un organisme de protection des animaux est la meilleure des solutions".


Que vont devenir les deux femelles amaigries?

Les deux femelles croisées American Staffordshire Terrier sont pour l’instant en famille d’accueil. "Ce sont des crèmes, commente Gaëtan Sgualdino. Elles ont été auscultées par le vétérinaire car leur état de maigreur peut générer des problèmes de santé importants. On a dû habituer leur corps à remanger petit à petit. Dès qu’elles seront à nouveau en forme, nous les placerons en adoption".

Après cette convalescence, les bénévoles de la SPA effectueront des visites chez les nouveaux maîtres afin de s’assurer que tout se passe bien. "Lorsqu’il y a un passé de maltraitance, nous sommes ensuite doublement vigilants, décrit encore le porte-parole. Notre objectif est que ces chiens connaissent à présent des jours heureux dans une chouette famille".

D’après le porte-parole, les American Staff sont une race que l’on aperçoit souvent dans les refuges. "Il s’agit souvent de mauvaises adoptions, c’est-à-dire qu’il arrive que des personnes acquièrent ce genre de chiens afin d’impressionner leur entourage ou leur voisinage, relate Gaëtan Sgualdino. Puis, ils sont dépassés, n’ont plus envie et abandonnent l’animal dans un refuge".


Que risquent les maîtres? "Nous n’avons pas les moyens de les traduire en justice"

Les maîtres ont compris qu’il valait mieux ne pas s’obstiner. Et à moins d'un revirement, ils ne seront pas poursuivis. "L’état de maltraitance est avéré, mais notre organisme n’a pas les moyens financiers d’entamer des procédures judiciaires à l’encontre des maîtres coupables de maltraitance, regrette Gaëtan Sgualdino. Un avocat peut coûter, deux à trois mille euros". De plus, la SPA n’a pas la possibilité de retirer à ces personnes le droit de détenir un animal. Mais cela pourrait changer. "La justice ne prend pas de mesures pour interdire à certaines personnes d’adopter des animaux, même dans des cas où on retrouve des animaux morts dans des prairies, par exemple. On attend beaucoup du décret sur le bien-être animal car il pourrait permettre de retirer le permis de détention d’animaux à des personnes qui n’en respectent pas le bien-être".


En une seule matinée, le problème a été résolu

Pour l’instant, la SPA se limite donc à assurer le bien-être des animaux, via ces saisies, notamment. En effet, depuis le 1er janvier, l’organisme peut saisir les animaux directement avec la police, sans passer par toute une série d’interlocuteurs wallons, comme c’était le cas auparavant. "C’est beaucoup plus efficace. Ca se passe très bien avec la police. En une matinée, on a réglé une situation dramatique".

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