La chanteuse belge Emily-Jane, alias EJ Eyre, sort son nouveau single intitulé "Break up". À cette occasion, celle dont le nom de scène s'inspire du roman "Jane Eyre" de Charlotte Brontë, a répondu aux questions d'Olivier Schoonejans dans le RTL INFO avec Vous.
- C'est une drôle de période pour se lancer et oser démarrer ce genre de carrière?
Oui et non. Je dirai 'Oui' car il n'y a pas énormément d'opportunités pour faire des concerts. Et en même temps, l'art est comme une soupape et est une sorte de réponse à l'enfermement. Il y avait cet enfermement lors du premier confinement et l'art sert de thérapie. Avec ce projet, j'avais envie de m'exprimer et d'essayer de combattre ce monde un peu noir dans lequel on était à l'issue du premier confinement. Je pense que beaucoup d'artistes sont en train d'écrire maintenant parce qu'il ne peuvent pas faire de concerts et parce que tout ce qu'il nous reste est l'enregistrement et la créativité. Et ça, on ne pourra pas nous l'enlever.
- Qu'apporte la musique quand la situation est compliquée?
Moi ça m'apporte énormément de joie et de bonheur. Ça me permet de chasser les idées noires.
- Vous sortez votre single "Break up". Vous lui donnez quelle tonalité?
Je raconte mon vécu durant mes dix dernières années. En le racontant, je pense que ça peut aider des personnes qui traversent la même chose. Ça commence par "Break up", la rupture. J'ai vécu une rupture assez douloureuse il y a 10 ans et suite à ça, j'ai dû me reconstruire et ça n'a pas évident. Rien que d'en parler, les larmes me montent aux yeux. La musique m'aide à gérer mes émotions. La couleur de l'album va devenir de plus en plus combative pour finir par être plus joyeuse. La dernière chanson va raconter la rencontre avec mon compagnon actuel.
- Vous chantez en anglais, pourquoi?
J'ai fait des études de langue germanique parce que j'aimais cette langue. Je suis partie aux Etats-Unis pour me préparer à ces études. J'ai aussi été influencée par mon prénom, Emily-Jane. Je ne pouvais être qu'attirée par la langue anglaise.
- Votre nom 'Eyre' fait référence à l'héroïne du livre de Charlotte Brontë. L'histoire se passe au 19e siècle et cette femme se bat pour être libre. La vie d'une femme est-elle plus facile aujourd'hui qu'il y a un siècle et demi?
On a avancé sur toute une série de choses. Par exemple, la contraception existe aujourd'hui et permet de libérer les femmes de toutes une série de choses. Mais je crois que l'on a d'autres difficultés. On vit encore dans une société assez machiste et patriarcale. Et les femmes doivent encore se battre. On est pas à l'égalité hommes/femmes. C'est très frustrant. Je crois que les femmes sont encore trop considérées comme des objets. La troisième chanson de mon album parlera de ça. Ce n'est pas normal d'en être encore là en 2020. On s'est déjà battus pour les droits des femmes dans les années 60,70.
- Un message d'espoir avant le confinement compliqué qui nous attend?
Je dis toujours à tout le monde 'Prenez votre bien en urgence' et pas 'Votre mal en patience'. J'espère que la musique peut continuer à aider et la mienne entre autre.

