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Anne Sinclair ne savait rien des moeurs de DSK: "Je suis probablement naïve"

Anne Sinclair était l'invitée du RTL INFO avec Vous ce lundi afin de présenter son livre Passé composé. Dans ses mémoires, la journaliste franco-américaine aborde de nombreux sujets. Elle parle aussi de son ex-mari Dominique Strauss-Kahn. Elle n'entre pas dans les détails de l'affaire du Sofitel, mais explique que ce scandale a été "un séisme", "un tsunami" dans sa vie. Elle raconte comment l'affaire l'a impactée. Elle explique qu'elle ne savait rien des mœurs de son époux de l'époque.

Comment n'a-t-elle rien vu? Elle confie qu'elle se pose cette question. "Je suis probablement naïve, probablement, je fais très confiance, probablement qu'il y a du déni. Je ne peux pas le nier. Quand on ne voit pas ce qui se passe, c'est probablement qu'on ne veut pas voir", admet-elle.

"On se pose des questions après coup"

"Mon mari était un très bon politique. Il savait convaincre l'opinion, il savait me convaincre qu'il n'y avait pas de problème. Je fais confiance et je comprends que ce soit difficile à comprendre. N'ayant pas d'explications véritables, j'espère qu'on me croit. J'ai l'impression que la sincérité passe quand même".

Malgré l'affaire DSK, Anne Sinclair fait la part des choses et précise que la vie a été heureuse avec ses enfants et ses beaux-enfants et aujourd'hui. "J'ai eu une vie avec beaucoup de chance dans l'ensemble de mon existence. Il y a eu ce cataclysme et après, on se retourne et on regarde le passé et on se dit comment, pourquoi n'ai-je pas vu ou réagi. On se pose des questions après coup. J'ai traversé des choses fortes, mais pendant le moment, on ne s'en rend pas forcément compte".

"Je dois beaucoup à ma mère"

Dans son livre, on découvre aussi une femme pleine de doutes. Elle dit n'avoir jamais eu une bonne opinion d'elle-même. Elle se dit craintive, anxieuse, dévorée de culpabilité. "Le doute est bloquant quand ça empêche d'agir. Mais sinon le doute, c'est quand même assez sain, notamment dans des carrières audiovisuelles (...) la télévision ce n'est finalement pas grand chose. C'est une loupe mise sur vous et votre notoriété. Et quelques fois, il y a des gens qui se laissent prendre à ce jeu-là. Moi, je suis peut-être un peu protégée par ce doute que j'ai toujours sur moi", explique Anne Sinclair.

Ca permet de prendre un peu de distance

La journaliste se demande toujours si "elle a bien fait", si elle a été une bonne mère, une bonne fille, une bonne journaliste. "Ca permet de prendre un peu de distance et de ne pas se prendre pour ce qu'on n'est pas", poursuit-elle.

La femme de 72 ans a expliqué que sa mère se réjouissait personnellement, mais qu'elle était "avare d'élans". "Elle me disait peu qu'elle se réjouissait pour moi. Finalement, on ne s'est peut-être pas tout à fait comprise, mais je lui dois beaucoup, car finalement, elle m'a un peu poussée à travailler comme elle était exigeante, elle était exigeante pour moi. Elle m'a permis d'être exigeante moi-même", raconte-t-elle.

"Publier cet ouvrage m’oblige à manger mon chapeau"

La journaliste a écrit ses mémoires après avoir refusé de le faire durant de nombreuses années. "Je me suis longtemps refusée à imiter les confrères qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle et professionnelle suscite l’intérêt. Le journalisme est un métier comme un autre et la télévision n’est souvent qu’une usine à baudruches. A tous ceux qui m’interrogeaient à ce sujet, je n’ai cessé de déclarer qu’à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Publier cet ouvrage m’oblige à manger mon chapeau", écrit-elle pour présenter ses mémoires.


 

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