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Financement libyen: Takieddine accuse Sarkozy d'avoir orchestré sa rétractation

Le versatile intermédiaire Ziad Takieddine accuse Nicolas Sarkozy d'avoir orchestré la rétractation en novembre 2020 de ses accusations de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de l'ex-chef de l'Etat, dans l'émission Complément d'enquête (France 2) diffusée jeudi.

Le Franco-Libanais âgé de 73 ans, connu pour avoir livré des versions évolutives et parfois antagonistes quant à l'existence d'un financement par le régime de Mouammar Kadhafi de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, avait retiré ses accusations dans un entretien retentissant à Paris Match et BFM TV.

Son revirement avait été confirmé dans une "sommation interpellative" transmise à la justice en décembre 2020.

Depuis mai 2021, deux juges enquêtent sur ce qu'ils décrivent comme une "affaire d'une gravité majeure".

Ils soupçonnent entre autres l'intermédiaire Noël Dubus, la "papesse" des paparazzi Mimi Marchand ou le défunt financier Pierre Reynaud d'avoir payé ou promis de rétribuer M. Takieddine, avec l'éventuel aval de Nicolas Sarkozy, pour qu'il retire ses propos.

M. Sarkozy a été mis en examen dans ce dossier le 6 octobre pour recel de subornation et de témoin et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'escroqueries au jugement en bande organisée. Il conteste les faits.

Alors que Complément d'enquête lui demande s'il pense que Nicolas Sarkozy ou son entourage peuvent être impliqués dans cette opération de subornation, Ziad Takieddine répond: "Ah oui, c'est lui qui... bien sûr", une phrase prononcée en même temps qu'il mime le geste d'un marionnettiste.

Interrogé cet automne à Beyrouth, où il a fui pour éviter une condamnation française dans le volet financier de l'affaire Karachi, M. Takieddine déclare que la mise en cause de M. Sarkozy lui "fait un grand plaisir, parce que finalement, finalement, on commence à m'écouter".

"Ils pensaient m'acheter avec des millions d'euros", "quatre, cinq millions", lance-t-il au sujet de l'équipe suspectée de cette rétractation. "J'ai dit: +Oubliez ça+".

"Leur objectif", assure-t-il aussi, "c'est de sauver Sarkozy. A tout prix".

M. Takieddine n'explique pas pourquoi il a donné à cette équipe une version des faits diamétralement différente de ses précédentes versions, sur laquelle il est d'ailleurs revenu deux mois plus tard, en janvier 2021 à Beyrouth, en se disant "manipulé" devant les juges français venus l'interroger.

A l'époque, "je me dis: +c'est bizarre, mais une bizarrerie de plus, une bizarrerie de moins, c'est rien du tout+".

L'avocat de Nicolas Sarkozy dans ce dossier, Me Christophe Ingrain, n'a pas souhaité commenter ces déclarations.

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