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Dossier royal: jamais de roi ou de reine gay ?

Cette semaine dans son dossier royal, Patrick Weber s'est interrogé sur la sexualité des têtes couronnées, après les soupçons d'homosexualité qui ont touché le candidat à l'élection présidentielle française, Emmanuel Macron.

Une chose est sûre, Emmanuel Macron est doué pour la communication ! A l’occasion d’une réunion de son mouvement En Marche!, l’homme politique a tenu à mettre les points sur les ‘i’. Non, il ne mène pas de double vie. Non, il n’est pas l’amant de Mathieu Galet, le patron de Radio France. Non, il n’a pas d’hologramme. Et non, il n’a jamais rétribué son épouse pour quoi que ce soit.

Macron s’est défendu des rumeurs avec humour, comme toujours. Il a réaffirmé son amour pour son épouse Brigitte et n’a pas fait référence aux soutiens d’un supposé très généreux lobby gay. En fait, Emmanuel Macron ne fait que subir des attaques souvent adressées aux hommes de pouvoir. Plutôt que de les attaquer sur le plan politique, il est toujours facile d’utiliser les ressources inépuisables de la vie privée. Et voilà maintenant qu’on lui reproche maintenant d’avoir fait appel à un chanteur d’opéra pour apprendre à poser sa voix lors des meetings. La bataille des boules puantes est bien ouverte.

 

Des rois gays dans l’histoire? Mais chuut... on n’en parle surtout pas !

Emmanuel Macron n’est que l’un des ‘suspects’ d’amours gay dans la longue liste des hommes du pouvoir. Avant lui, il y eu pas mal de rumeurs et même quelques confirmations. Les lecteurs de Robin des Bois connaissent tous le roi Richard Cœur de Lion mais rares sont ceux qui savent que Richard était plutôt attiré par les preux chevaliers que par les gentes dames.

Dans l’histoire de France, on pointe aussi le règne de Henri III, le dernier des souverains de la famille de Valois. L’histoire a retenu ses compagnons qui étaient baptisés mignons. On a un peu oublié  que ces hommes constituaient la garde rapprochée du souverain qui était aussi très amoureux de sa femme Louise. Soupçons identiques pour le roi Louis XIII dont l’épouse a mis une vingtaine d’années avant de donner un héritier au trône. Et n’oublions pas Philippe d’Orléans, le frère de Louis XIV dont les amitiés masculines n’étaient un secret pour personne à la cour. Cela ne l’empêchait pas d’être un valeureux guerrier, au point de faire de l’ombre à son soleil de grand frère.

L’étrange histoire du roi gay et marié

En 1936, le règne éclair d’ Edouard VIII constitue une des pires épreuves vécues par la monarchie britannique. Le jeune homme a pourtant tout pour plaire. Il possède un physique avenant et sait se montrer charmeur. Élégant, sportif, il prend garde à sa ligne mais il possède aussi, d’après ce que l’on raconte, une belle descente. Quand il monte sur le trône, le nouveau roi présente le handicap de ne pas être marié. Pire... on le soupçonne d’entretenir des amitiés masculines et charnelles.

La couronne s’accommode mal du célibat surtout s’il cache une romance aux allures très peu victoriennes. Le roi aime une Américaine, une certaine Wallis Simpson en passe de divorcer une deuxième fois. Un temps tenue secrète, la romance finit par faire la une des journaux. Il faut ajouter à cela des prises de position qui indisposent la classe politique, notamment en faveur des plus démunis. Il commence à se murmurer qu’Edouard VIII pourrait avoir des visées absolutistes d’autant plus qu’il ne cache pas une certaine fascination pour les réformes engagées par l’Allemagne nazie. La partie de bras de fer qui s’engage à propos de son mariage dépasse donc le cadre d’une affaire sentimentale.

Événement rarissime dans la couronne anglaise, le monarque finit par abdiquer en 1936, l’année même de son sacre. Quelques mois plus tard, celui qui est devenu le duc de Windsor convole avec la sulfureuse Wallis Simpson. Dans la foulée, le couple entreprend un voyage en Allemagne au cours duquel il rencontre les dignitaires du régime hitlérien. La rupture avec la famille royale est consommée. Après la guerre, les Windsor vont mener une longue vie faite d’élégance, de mondanité et d’oisiveté. Jamais la couronne ne pardonnera à son souverain d’avoir renoncé à sa charge... et jamais plus on ne fera de référence (à haute voix) sur ses préférences masculines.

 

Non, le prince Edouard n’est pas gay !

Pas facile pour les cadets de la couronne de trouver leur place dans la vie active. Si le prince se contente de profiter de sa dotation, on lui reproche d’être oisif et s’il se lance dans les affaires, on l’accuse d’utiliser son nom et sa position pour se faire de la publicité. Ce fut notamment le cas pour le prince Edouard d’Angleterre lorsqu’il tenta de développer son business de producteur télé. Ce fut même d’autant plus difficile qu’il restait célibataire et qu’on lui reprochait d’être secrètement gay. Il faut dire que les naufrages matrimoniaux de ses aînés (Charles, Anne et Andrew) ne le poussaient pas à passer la bague au doigt.

Hélas, l’annonce de son mariage n’a pas effacé tous ses problèmes. Certes, on a oublié les ‘accusations’ d’homosexualité mais les soupçons de conflit d’intérêt subsistent. Son épouse Sophie Rhys-Jones fut soupçonnée de se servir de son nouveau statut de princesse pour séduire une clientèle haut de gamme dans l’intérêt de sa société de relations publiques. Inutile de dire qu’elle a été obligée de renoncer rapidement à son business mais au moins son époux est-il rentré dans le rang !

Des soupçons de princes gays jamais prouvés

Tous les chroniqueurs royaux vous le diront, il y a mille et une rumeurs concernant l’homosexualité des princes. On vous parle d’un prince de Monaco vu en virile compagnie ou d’un prince de Belgique aperçu dans une boîte de nuit gay. Mêmes rumeurs concernant une princesse du rocher et ses penchants pour les femmes. On évoque la double vie d’un prince du Danemark et les préférences gay d’un prince néerlandais pourtant marié avec une femme. Et que dire d’un souverain du Cambodge qui serait porté sur les hommes ?

A chaque fois, on vous explique qu’il y a des preuves... Que quelqu’un aurait vu le prince dans une situation ‘compromettante’. Qu’il existe des photos qui prouvent les assertions. Et pourtant... jamais rien ne vient ! Les sources ‘bien informées’ sont rapidement taries face à un élémentaire travail journalistique. Dès lors, il vaut mieux laisser courir les rumeurs, elles finissent toujours par se fatiguer les premières. Pour autant, on se dit qu’un coming-out royal aurait du style. Il ne resterait plus alors à Sa Majesté qu’à chanter ‘un jour mon prince viendra’... Pour le moment, quelques altesses se sont engagées en faveur de la cause gay comme jadis la princesse Diana ou aujourd’hui le prince William d’Angleterre, la reine Maximà des Pays-Bas ou encore la princesse Victoria de Suède. C’est déjà un début.

Patrick Weber, chroniqueur royal RTL. Retrouvez-moi tous les soirs dans On Refait le Monde sur Bel RTL entre 18 et 20 heures.

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