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Bleus: le "dinosaure" Lloris dans l'oeil de l'entraîneur des gardiens

Capitaine de l'équipe de France qui se prépare à la Coupe du monde, Hugo Lloris, 31 ans, est un homme réfléchi, secret. Franck Raviot, l'entraîneur des gardiens des Bleus, a livré son regard à l'AFP sur ce "dinosaure" aux 96 sélections.

. Niveau

"Il n'y a qu'à voir son évolution, en partant de ses années niçoises, en passant par Lyon et aujourd'hui à Tottenham. Hugo s'est installé avec une très très forte légitimité dans un des plus grands clubs anglais. Il est reconnu en Premier League, reconnu à l'international. Il fait partie des tout meilleurs gardiens mondiaux. Quand vous êtes régulier dans la durée, qu'il y a une constance dans vos performances et qu'elles permettent aussi à votre équipe d'avoir les résultats... Force est de constater qu'Hugo est un des acteurs principaux des résultats de Tottenham".

. Statut

Le statut des trois gardiens, avec Lloris devant, et Steve Mandanda et Alphonse Areola en N.2 et N.3, "est clair, établi, il n'y a pas d'ambiguïté. Chacun sait ce qu'il a à faire et chacun sait qu'il a besoin des deux autres et inversement".

D'où une zone de confort pour Lloris? "Il n'y a pas de zone de confort quand vous êtes des compétiteurs, des sportifs ou des athlètes de haut niveau, qui ont soif de victoires, on ne peut jamais s'endormir paisiblement sur ses lauriers. Le haut niveau, c'est une remise en question permanente. C'est vouloir faire plus, vouloir faire mieux, et c'est ce qui caractérise aussi ces trois garçons. Ils ont un quotidien club qui les expose en permanence à une grosse pression, ont aussi ce devoir de victoire et de réussite, que ce soit à Tottenham, à Marseille, à Paris".

. Boulette suédoise

Lloris avait fait une erreur de relance qui avait précipité la défaite des Bleus 2-1 en Suède en juin dernier. Comment surmonter cela?

"On en revient à la connaissance de l'homme. A partir de là, vous savez quelles sont ses attentes, ses besoins immédiats ou à moyen terme. Il faut savoir être présent sans être oppressant ni étouffant. Il n'y a rien de pire pour un joueur que de sentir une présence inadaptée ou plus néfaste que l'inverse. Il faut être à l'écoute. A partir de ce moment-là on peut travailler sur ce qui s'est passé et passer à autre chose parce que la force du compétiteur, c'est d'être réactif pour se projeter vers l'événement suivant".

"On parle quand même d'un joueur qui se rapproche des 100 sélections, qui va renforcer encore plus sa position comme un dinosaure au poste et en sélection nationale. Donc il a une capacité à gérer les événements et à gérer ce qui peut lui arriver avec le soutien indéfectible du staff. Hugo, il faut savoir quand lui parler, quand lui faire sentir qu'on est là pour lui. Parfois, un silence vaut mieux que certaines paroles".

. Capitaine

"Il s'est affirmé mais il n'a pas changé, il est resté le même avec des années de plus, un vécu supplémentaire. On dit souvent que c'est la compétence et la performance qui font autorité. Etre un leader, ce qu'est Hugo, c'est par la légitimité et la qualité de ses performances".

"L'autorité, ce n'est pas s'exprimer de manière excessive et de vouloir se faire entendre. Ce n'est pas quelqu'un de volubile. Hugo est un leader technique qui va savoir quand parler, à des moments importants, précis. Il parle juste et à bon escient".

. Avec Deschamps

"C'est une relation de confiance. Elle est essentielle entre le sélectionneur et le capitaine, le leader, le joueur d'expérience. Entre lui et nous, lui et moi. Les échanges se font parfois de manière très informelle, parfois à la demande d'Hugo ou à la demande de Didier. Le quotidien d'un groupe qui vit pendant de longues semaines ensemble est fait de beaucoup d'échanges".

Propos recueillis par Yann BERNAL et Adrien de CALAN

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