Accueil Sport

Dans l'esprit du Grand Bleu, Guillaume Néry veut renouer avec les grandes profondeurs juste en maillot

Une eau glacée, le souffle coupé, le corps écrasé par la pression: Guillaume Néry s'aventure samedi à Villefranche-sur-Mer à 100 m de profondeur, vêtu d'un simple maillot de bain. Une performance inédite pour ce recordman du monde d'apnée en combi et un clin d'oeil à la légende de la discipline, Jacques Mayol.

"J'ai envie de faire une expérience, re-tutoyer les profondeurs dans les 100 m, des zones d'évolution pour moi qui m'ont apportées beaucoup de plaisir, mais je voulais ajouter une dimension supplémentaire avec le fait d'y aller en maillot de bain. C'est être plus proche avec l'eau, enlever le plus d'artifices possibles pour avoir un rapport ultra naturel", explique à l'AFP Guillaume Néry.

Le Français compte parmi les meilleurs apnéistes du monde. Il a écrit son histoire dans les profondeurs à coups de records en poids constant (descente en remontée à la seule force des palmes). Il n'a que 20 ans quand en 2002 il descend pour la première fois à 87 m. Six ans plus tard, il signe son 4e record du monde à 113 m.

Mais en 2015, il est victime d'un accident qui aurait pu lui être fatal - une erreur de câble qui l'a fait descendre à 139 m au lieu des 129 m qu'il visait.

Il quitte alors le mode compétition pour la production de films avec sa compagne Julie Gautier et dans lequel il pratique son art. L'une de leurs œuvres est le clip de la chanteuse Beyoncé 'Runnin'.

Samedi, Néry sera en compétition sur le Nice Abyss Contest - qu'il a lui-même créé en 2009 - non pas pour gagner, mais pour accomplir son défi.

- 'Envie de crier' -

"C'est un challenge personnel avec une touche de nouveauté. Ca m'intéressait quand même d'aller dans les 100 m pour faire un clin d’œil à Jacques Mayol, le premier à aller à 100 m (105 m en 1983). Et puis ce sont les 30 ans du Grand Bleu, film de légende et de référence qui fait que l'apnée est ce qu'elle est aujourd'hui", souligne le plongeur.

Le film, racontant l'épopée romancée de Jacques Mayol, était sorti en mai 1988 et avait fait 9,2 millions d'entrées en France.

Guillaume Néry s'est toujours baigné sans se soucier de la température de l'eau mais jamais il n'est allé dans les grandes profondeurs en maillot de bain. Il a eu un déclic l'hiver dernier en Finlande, où il était en tournage.

"A la fin du tournage qui s'est fait en combinaison, on a décidé comme une expérience de s'amuser à se baigner en maillot dans une eau à 1 ou 2 degrés. Ca a été une expérience bien plus forte que ce que j'imaginais. On met le corps en état de choc mais avec un contrôle mental on arrive à ce que cette sensation ne soit pas désagréable du tout", confie Néry.

"Quand l'eau est plus froide, on a l'impression que notre corps est vivant. C'est douloureux quand on ne se prépare pas vraiment, c'est un peu un défi. Il ne faut pas se laisser déborder par ce corps qui a envie de crier", dit-il.

Samedi, le Niçois retrouvera des plaisirs qui lui sont chers comme "voir la couleur de l'eau qui change et qui évolue tout au long de la descente". "C'est très subtil, chaque profondeur a un peu sa couleur et ça accompagne le voyage. Tout comme la température ! Et la pression aussi qui écrase l'organisme, pour elle aussi, plus on descend plus elle est grande".

Après cette plongée, Néry, sa compagne et leur petite fille prépareront leurs valises pour aller s'installer en Polynésie.

À lire aussi

Sélectionné pour vous